Thomas Pynchon, Vente à la criée du lot 49, traduit de
l’américain par Michel Doury, parution originale en 1966.
Quelques mots sur un livre
étrange – un roman de Pynchon.
On est en Californie dans les
années 60 et Œdipia apprend qu’un de ces anciens amants l’a nommée exécutrice
testamentaire. À partir de là, commence une errance californienne, le long des
autoroutes et des villes et à la rencontre de tout un tas de personnages
exotiques. À la suite d’un certain nombre de coïncidences, Œdipia se met sur la
piste d’un réseau de poste secret, en lutte contre les réseaux officiels depuis
le XVIe siècle. Coïncidences ? Complot ? Paranoïa
aiguë ? Comme toujours chez Pynchon, le héros et le lecteur hésitent entre
ces trois interprétations et vont de l’une à l’autre, comme dans un jeu de
piste. C’est simplement l’histoire de l’Amérique qui hésite entre une grande
farce, une tragédie cachée ou un jeu de hasard.
Un récit halluciné et plein d'énergie - c'est qu'il ne faut jamais s'arrêter.
Un récit halluciné et plein d'énergie - c'est qu'il ne faut jamais s'arrêter.
Mention spéciale pour la
reconstitution d’une pièce de théâtre élisabéthaine : toute la fascination
des années 60 pour la violence, la barbarie, le sexe et le supposé romantisme
noir attribués à cette époque. Autre mention pour la longue réflexion d’Œdipia,
la nuit, sur l’autoroute – là encore, c’est toute l’Amérique !
Et comme dans Ce qu’a vu le vent d’ouest, on regarde
Perry Mason à la télé.
P. Blake, Portrait de D. Hockney à Hollywood, 1965, Tate collection, RMN. |
Œdipia s’était mise à pleurer en
regardant ce tableau. Personne ne l’avait remarquée ; elle portait des
lunettes vert sombre. Si les larmes restaient prisonnières derrière les
lunettes, elle conserverait ainsi ce moment de tristesse, voyant le monde
s’iriser à travers ses larmes, celles de cet instant, comme si des indices de
réfraction encore inconnus pouvaient varier d’une crise de larmes à l’autre.
Pynchon sur le blog, c'est aussi :
V.Vineland
Contre-jour
Aaaaah Pynchon! Ce lot 49 m'a énormément plu! (le relire?) J'ai Rainbow dans ma PAL, aussi.
RépondreSupprimerLa 1e fois que je l'ai lu, je n'ai pas vraiment apprécié mais sans oser ne pas l'aimer quand même. Là, je me suis plus prise au jeu. La 3e fois s'annonce donc prometteuse.
SupprimerJe ne l'ai lu qu'une fois, et je ne renouvellerai pas... Pynchon n'est sans doute pas fait pour moi, j'avais détesté. Autant j'apprécie l'absurde, l'humour décalé, la bizarrerie, autant à cette lecture j'ai eu l'impression que l'auteur ne faisait que se moquer de nous, en laissant soupçonner un sens caché à ce qui n'est finalement qu'une suite de non sens dont le but était de faire passer son texte pour un chef-d'oeuvre accessible uniquement à une minorité...
SupprimerMoi j'aime assez Pynchon mais celui-ci ne me paraît pas le plus facile. Vice caché est plus facile, car plus joyeux, ou Contre-jour, qui est beauuuucoup plus énorme, car il ressemble plus à un roman d'aventure. V et celui-ci sont loin d'être mes préférés.
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