Virginia Woolf, Les Jardins de Kew, 1919 ; Une maison hantée 1943 ; La Duchesse et le bijoutier ; La Robe neuve.
Traduction de Séverine Renaux et
Hélène Bokanowsky.
Les Jardins de Kew raconte la vie d’un massif de fleurs dans un
parc anglais durant une après-midi d’été. Les humains passent avec leurs
conversations et leurs préoccupations tendues entre l’avenir et les souvenirs,
tandis qu’un escargot contourne lentement une feuille. Les taches lumineuses du
soleil et des fleurs jouent sur l’herbe et dans les yeux des humains. Le temps
semble suspendu et pourtant l’après-midi passe. Cette magnifique nouvelle me
semble très représentative de Woolf.
Une maison hantée est un très joli récit autour de deux fantômes
aimants où les mots sont autant de souffles pleins de douceur.
J’avais lu La Robe neuve en français dans La Soirée de Mrs Dalloway. Cette nouvelle raconte tous les
drames et toutes les bonnes résolutions qui sont derrière une robe jaune, les
années l’éducation, les espoirs et les aspirations personnelles au milieu des
contraintes de la vie sociale.
The figures of these men and women straggled past the flower-bed with a curiously irregular movement not unlike that of the white and blue butterflies who crossed the turf in ziq-zag flights from bed to bed.
Les silhouettes de ces hommes et de ces femmes passaient le long du massif, dans un mouvement curieusement irrégulier assez semblable à celui des papillons blanc et bleu qui traversaient le gazon en zigzag d’un parterre à l’autre.
Lu dans une édition bilingue (Le Monde avait édité des textes
bilingues en anglais) ce qui s’est révélé très instructif. Les Jardins de Kew, en particulier, m’a semblé prendre une
dimension fascinante dans sa version originale – même péniblement déchiffrée –
car j’ai pu véritablement découvrir non seulement le vocabulaire de Woolf mais
aussi sa syntaxe. Je récidiverai.
Jardin anglais (dans le Kent). M&M |
Doesn’t one always think of the past, in a
garden with men and women lying under the trees ? Aren’t they one’s past,
all that remains of it, those men and women, those ghosts lying under the
trees… one’s hapiness, one’s reality ?
Est-ce qu’on ne pense pas
toujours au passé, dans un jardin où des hommes et des femmes sont étendus sous
les arbres ? Est-ce qu’ils ne sont pas le passé, tout ce qu’il en reste,
ces hommes et ces femmes, ces fantômes étendus sous les arbres… le bonheur, la
réalité ?
Virginia Woolf sur le blog :
Nouvelles notées, mais dans une version traduite !
RépondreSupprimerLe hasard des livres édités par le Monde... Ces textes bilingues étaient franchement pas mal.
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