Honoré de Balzac, La Vieille fille, 1836.
Avec un titre pareil
et connaissant le sexisme de Balzac, on pouvait s'attendre au portrait d'une
ignoble personne. Quelle surprise d'ouvrir le roman sur le portrait d'un homme
un peu âgé, magnifique représentant du XVIIIe siècle, des manières
courtoises de l'Ancien régime et de la galanterie. Deux autres portraits
masculins viennent le rejoindre : un bourgeois arriviste et un jeune homme
romantique. Ce trois-là sont les prétendants de la fameuse vieille fille riche
d'Alençon.
Le début de ce court
romain est très réussi : les caractères des personnages sont bien dessinés, les
péripéties sont bien amenées, la psychologie est fine et il y a beaucoup d'humour
autour des moindres détails du quotidien (Ah, la jument Pénélope !) et de
la comédie sociale qui se joue. Une grande partie du texte est franchement
humoristique. C'est à partir du mariage que les choses se gâtent : Balzac
devient moins romancier que moraliste et se laisse moins guider par ses
personnages. On voit qu'il a à cœur de montrer l'évolution des mœurs de son
siècle et c'est nettement moins intéressant, l’idée étant que ceux capables
d’apporter le développement industriel à une région ne sont pas ceux qui sont
les plus recommandables. Mais ici, Balzac fait preuve d’une grande habileté
pour nous donner des informations contradictoires sur les différents
personnages de façon à nous les faire paraître tour à tour ridicules ou très
malins, suscitant plus ou moins de sympathie, ce qui entretient le suspense du
roman.
Illustration de P. Vidal pour le début du roman et une édition américaine 1897, Image Wiki. |
Je note encore une
fois, l'attention portée aux modes et au décor.
Le roman contient plusieurs
allusions aux Chouans comme un
épisode historique récent et un souvenir romantique et dramatique tout proche,
contrastant avec la vie contemporaine, nettement plus terre à terre.
Chacun sut ses détails
à cause du profond secret que demanda le chevalier à la première personne qui
reçut sa confidence. Monsieur de Valois récolta les fruits de son infortune :
il eut son couvert mis dans les maisons les plus distinguées d'Alençon et fut
invité à toutes les soirées.
un des romans de Balzac que j'ai beaucoup aimé, je l'ai écouté en livre audio et ce fut un vrai plaisir , roman habit et relativement noir
RépondreSupprimerOui la fin est vraiment sombre. En revanche j'imagine que tous les échanges avant le mariage peuvent être très réussis à écouter en effet.
SupprimerJ'aime beaucoup Balzac et son ironie qu'il distille dans ses romans et ses pages, il dépeint des personnages et une vie très réaliste à chaque fois que j'apprécie. Je n'ai pas lu ce titre mais je le note dans ma wish list.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup, mais pas tout. C'est vrai qu'il est très bon dans l'ironie.
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