La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



dimanche 4 juin 2017

Les indiennes

Vous avez aimé la visite de la Tour des prisons de Lunel ? Vous aimerez son musée Médard.

Louis Médard était un commerçant et un bibliophile, né à la fin du XVIIIe siècle et mort en 1841 qui a légué sa collection à la ville de Lunel. Embryon de bibliothèque municipale, c'est à présent un musée.
Au printemps s'y tenait une exposition très intéressante (et gratuite) sur le commerce des indiennes. C’est en effet de cette façon que Médard a fait fortune et a pu constituer sa collection.

Les indiennes, ce sont ces tissus de cotonnade légère, ornés de motifs colorés, fabriqués en Inde et que l’Europe découvre avec fureur au XVIIe siècle (les Européens portaient alors des vêtements majoritairement en lin et en laine et avec des couleurs unies). Pour diverses raisons (l’Inde était britannique, déficit de la balance commerciale, concurrence pour les commerçants français, bêtise), leur importation fut même interdite (entre 1686 et 1759) et donna lieu à une contrebande extraordinaire, puisque tout le monde en portait. Au fil du temps, les Européens se sont appropriés la technique et ont finalement pu en faire commerce. C’est le genre de cotonnade à la mode que portent les héros et héroïnes des romans romantiques.


Des catalogues d'échantillons, avec quelquefois les commentaires, les métrages commandés, les prix.


Les clients ont des dettes et ne sont pas tous bons payeurs. L'exposition montrait également des bons de commande de particuliers et de commerçants, des billets pour payer le transport de la marchandise, des reçus, des documents en lien avec la très importante foire de Baucaire où se réunissaient des commerçants de tous les pays pour acheter ou vendre toutes sortes de marchandises.


Les tampons de bois gravés et creusés qui, encrés, servaient à confectionner les motifs. Un tampon par couleur. C'était du grand art !



Les tissus importés depuis parfois fort loin (au XIXe siècle, toute l'Europe s'y est mis) étaient assemblés et cousus sur place selon les modes locales.


Si vous avez loupé cette exposition, vous pouvez vous consoler en allant voir celle sur le costume provençal à Grasse (dont je vous parlerai aussi). Je crois que la prochaine exposition du musée Médard portera sur le protestantisme.
Et sinon vous pouvez écouter cette émission sur le commerce des indiennes.



4 commentaires:

  1. Il y avait une boutique ? J'adore ces cotonnades que je retrouve dans mes patchworks. En ce moment je fais un assemblage de carrés imprimés cachemire.

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    1. Heureusement pour ma carte bleue, il n'y avais pas de boutique, ce qui a permis d'éviter le drame.

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