Un classique de la littérature
américaine !
Nous suivons les aventures d’un
quatuor mal assorti qui s’est donné pour mission de détruire les
« ouvrages d’art » (= les ponts et barrages) et diverses installations
industrielles qui ravagent le paysage du Colorado et empoisonnent les bêtes et
les gens. Nos héros : un riche médecin chirurgien accro au cigare, un
mormon à trois épouses et connaisseur expert de la géographie locale, un jeune
homme revenu du Viêt-Nam accro à la bière et à la dynamite et une splendide
jeune femme diplômée de littérature et infirmière.
Son mode opératoire était simple et d’une finesse chirurgicale. Il prenait son jerrycan de cinq gallons d’essence, en aspergeait les pieds et tout autre membre étançonnant les cibles élues, puis craquait une allumette.
On devrait tous avoir un hobby.
C’est plein d’énergie et de vie
et ce n’est pas très correct. Car oui, le gang s’en prend aux industries de
toutes religions qui détruisent un paysage mythique pour quelques dollars
privés, mais il le fait en semant des cannettes de bières, en utilisant
massivement les produits chimiques et la violence et avec ses propres codes.
Pas ici de théorie politique finement élaborée ou de gentillesse, pas mal de
machisme, c’est la réunion d’amis improbables et pas forcément à l’aise dans la
société américaine.
Le ton est très enlevé. Le roman
associe des descriptions de paysages hautes en couleurs (on n’est pas dans la
sobriété du langage), les scènes de discussion et les analyses très techniques
au sujet des véhicules, des armes, des explosifs, des industries… On sent une
vraie fascination à la fois pour la nature et pour la puissance technologique,
c’est un mélange assez plaisant. Finalement, pour saboter une industrie mieux
vaut la connaître parfaitement de l’intérieur.
Hayduke et Smith préféraient ne rien tenter de prévoir. Ils pissèrent, rotèrent, pétèrent, se grattèrent, grognèrent, brossèrent leurs dents, déroulèrent leurs duvets sur le sol sablonneux et s’allongèrent pour la nuit.
Ce roman est bourré d’énergie et
de joie de vivre, d’astuce et de ricanement. Les diverses institutions
(légales, judiciaires, religieuses, familiales) s’en prennent plein la figure
et les Indiens et les écolos hippies ne sont pas épargnés. Rien n’indique que
le roman prenne entièrement et totalement leur parti, la critique sarcastique
s’applique aussi aux héros. La langue en fait volontiers trop, comme les
personnages qui entrent en scène avec leurs prétentions et leurs fêlures. C’est
le règne de la mauvaise foi bien partagée.
Il y a aussi beaucoup de
vautours. La nature n’aime pas forcément les êtres humains, il n’y a ici rien
d’irénique ou d’idyllique, ni de bucolique. C’est que c’est l’on est aussi dans
un roman d’aventures.
L’avis de Sandrine (c’est vrai qu’il
y a des longueurs, mais on pardonne).
Dans mon souvenir, c'est aussi drôle et méchant, et pas bucolique en effet et c'est tant mieux car j'ai un peu de mal avec l'émerveillement béat devant la nature. Ces personnages sont quand même féroces, en voilà qui ne transigent pas avec leurs idéaux...
RépondreSupprimerOui, c'est tout à fait cela.
SupprimerLu et chroniqué il y a très très longtemps. Avec, si je me souviens bien, quelques réticences. Faudrait que je relise.
RépondreSupprimerSe rafraîchir régulièrement la mémoire, relire, prend autant de temps que lire...
SupprimerLu il y a un bout (2010? 2011?) aaah 2009 http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2009/06/le-gang-de-la-cle-molette.html
RépondreSupprimeret la suite
http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2010/02/le-retour-du-gang-de-la-cle-molette.html
Forcément recommandable.
À la base j'étais méfiante à l'idée d'une suite, mais ce que tu en dis fais plutôt envie. On verra bien.
SupprimerComme Keisha, je vous recommande de lire "Le retour du gang" (si pas déjà fait depuis...)!
RépondreSupprimerToujours pas, toujours pas.
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