En deux semaines à New York et Philadelphie, nous avons vu
beaucoup beaucoup de musées. Et beaucoup beaucoup beaucoup, mais vraiment
beaucoup, de peinture impressionniste / fauve / cubiste /plutôt européenne. Quelques
jours supplémentaires nous auraient permis de découvrir un peu plus de peinture
américaine, mais ce n’est pas grave, on y retournera !
Aujourd’hui, la peinture américaine ancienne, celle des
débuts, quand il n’existait pas encore d’école de peinture aux États-Unis,
quand les artistes faisaient comme ils le pouvaient et quand ils n’avaient pas les
moyens du voyage en Europe.
Direction le Metropolitan et ses cartels si bien documentés.
Prince Demah Barnes était un peintre noir et esclave,
appartenant à un marchand (Henry Barnes). Son propriétaire l’emmena à Londres
en 1771, pour qu’il puisse perfectionner son talent. C’est le seul peintre
esclave actuellement connu qui travaillait avant la guerre d’Indépendance, au
temps des 13 colonies. On connaît trois tableaux de lui.
Portrait par P. D. Barnes, conservé au Met. |
Rufus Hathaway (1770-1822) a d’abord eu une carrière de peintre
itinérant dans le Massachusetts, vers 1790-1796, avant de poursuivre une
carrière de médecin. L’histoire ne dit pas s’il fut meilleur médecin que
peintre.
Portrait par R. Hathaway, conservé au Met. |
Edward Hicks (1780-1849) est très représenté dans les musées
et a un style bien reconnaissable. Peintre et Quaker, il a abondamment
représenté un extrait du Livre d’Isaïe : « Le Loup habitera avec l’agneau
et le léopard s’allongera avec l’enfant etc. » Un peintre naïf qui nous a bien plu !
Hicks, L'Arche de Noé, musée de Philadelphie. |
Hicks, Le Royaume de Paix, Brooklyn museum. |
Hicks, Le Royaume de Paix, Met. |
Hicks, Le traité de Penn, Met. |
La boîte à outils (conservée au Met) d’un peintre itinérant, spécialisé dans
les miniatures.
Joshua Johnson (vers 1763-1824), premier peintre afro-américain qui eut une carrière d'artiste professionnel. Il travaillait dans la région de
Baltimore. Né esclave, il fut affranchi et s’établit comme portraitiste et
enlumineur. Son œuvre a été redécouvert dans les années 1950 et a inspiré le
courant folk.
J. Johnson, Portrait d'enfant, Met. |
J’avoue avoir été très intéressée par ces artistes
autodidactes, formés on ne sait comment, qui ont dû se heurter à de nombreuses
difficultés (matérielles et sociales notamment), en particulier pour ce qui concerne les
esclaves ou les artistes itinérants. Leur œuvre est aujourd’hui mal connu,
empreint d’une maladresse et d’un charme naïf. Je suis tout à fait curieuse d’en
savoir plus (il y aurait des livres sur le sujet ?).
Tous les billets sur le voyage à New York et Philadelphie : prologue ; les gratte-ciel ; les rues de brique ; le métronew-yorkais ; Statue de la Liberté et Ellis Island ; visite de Philadelphie ; parcours historique à Philadelphie.
que de découvertes, merci!
RépondreSupprimerBon week-end!
Que des trucs qu'on ne connaît pas !
SupprimerC'est particulièrement intéressant et curieux. Ils ont une façon étrange de peindre les personnages.
RépondreSupprimer"étrange" = maladroite. Ils n'avaient pas suivi de cours dans les académies des beaux-arts ! D'où cette naïveté.
SupprimerJe découvre le blog et tous ces peintres américains aujourd'hui. Étonnant, intéressant et ravie de ces découvertes.
RépondreSupprimerJe ne les connaissais pas du tout ! Heureusement les cartels du Metropolitan sont très bien faits.
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