La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 13 avril 2018

Oh ! voilà la vraie littérature, il n’y a jamais de faute de style dans une prairie.

Honoré de Balzac, deux titres.

Une double famille, 1830.

Une longue nouvelle assez touchante qui raconte les déboires amoureux d’un homme. Le début est tout à fait touchant et charmant, j’ai trouvé la fin bien cruelle. On y retrouve la dureté habituelle de Balzac contre les dévots et les bigots.
Amusant : il est question de la détestable année 1816 où le pain a été si cher (la fameuse année sans été).

Les Paysans, 1844.
Il s’agit d’une intrigue opposant les « Bourguignons » (des paysans, mais pas seulement, des gens du terroir dirait-on) et des bourgeois « parisiens » pour s’accaparer une terre et un petit château. Les portraits sont très réussis, notamment la transcription du parler paysan, et contiennent beaucoup d’humour. Toutefois, une fois encore, le roman est prisonnier d’une thèse (moi aussi je connais des paysans dont on dit qu’ils aimeraient labourer la route, mais la peinture de Balzac est vraiment trop déplaisante) et d’un complot écrit d’avance. Je préfère quand les personnages ont plus de liberté et qu’ils s’emparent du romancier.
C’est dommage car quelles formules réussies, quelles trouvailles, quand il veut !

Ah dame ! nous sommes si bêtes, nous aut’pésans, que nous finissons par entendre les bêtes. V’là comme nous ferons. Quand la loute voudra s’en revenir chez elle, nous l’effrayerons ici, vous l’effrayerez là-bas ; effrayée par nous, effrayée par vous, elle se jettera sur le bord ; si elle prend la voie de tarre, elle est perdue. Ça ne peut pas marcher ; c’est fait pour la nage avec leurs pattes d’oie.
 
Pierre Brueghel l'aîné, Les moissonneurs, 1565, NY Met
Le praticien n’était pas rouge, mais écarlate. Sa face, comme certaines parties tropicales du globe, éclatait sur plusieurs points par de petits volcans desséchés qui dessinaient de ces mousses plates et vertes appelées assez poétiquement par Fourchon des fleurs de vin.


6 commentaires:

miriam a dit…

Balzac redevient à la mode? Deux articles le m^me jour

dominique a dit…

j'ai beaucoup aimé la double famille, quand on voit se thème abordé dans les séries policières on imagine mal que Balzac avait déjà traité ça !
Les paysans je n'ai pas lu, j'avais lu avec effroi la Terre de Zola et je dois dire que le monde paysan vu ainsi est effrayant, vu ton avis un peu mitigé je ne vais pas me précipiter

keisha a dit…

Balzac!!! Mais il passait sa vie à écrire! (en fait, oui, pas loin ^_^)

nathalie a dit…

Je pense plutôt qu'il est indémodable.

nathalie a dit…

Moi en effet j'ai laissé tomber en cours de route, c'est pas permis d'être aussi méprisant envers les paysans.

nathalie a dit…

Ça se trouve, c'était même son métier !