La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 11 avril 2018

Un ami qui sait dessiner la forêt avec les yeux.


Thierry Murat, ÉtuŋwAŋ. Celui-Qui-Regarde, Futuropolis, 2016.

En 1867, Joseph Wallace, photographe à Pittsburgh, se joint à une expédition géographique et découvre les Rocheuses et surtout les tribus indiennes qui habitent la région. Il se met en devoir de fixer leur image sur le papier avant leur disparition, à un moment où ça n’intéresse personne (ce sera intéressant quand ce mode de vie aura vraiment disparu).
Wallace constitue le narrateur de cette histoire aux couleurs sépias, comme les vieilles photographies. Les images sont magnifiques et rappellent non les paysages ou les personnages tels qu’ils ont pu exister, mais les photographies d’alors, jaunies, piquetées, grattées et tremblotantes. Wallace est un homme cultivé, lecteur de Thoreau et de Baudelaire, soucieux non de vérité, mais de beauté et de dignité. C’est un regardeur qui n’est pas à sa place dans ce monde où il faut défricher, conquérir, détruire.
Un très bel album.



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un bel album que je dois noter, si je comprends bien... Mais ils ne l'ont pas à ma médiathèque.

nathalie a dit…

Je pense qu'il te plairait en effet.