La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 5 septembre 2018

N’est-ce pas une histoire impossible à retracer dans toute sa vérité ?

Honoré de Balzac, plusieurs courts récits.

Facino Cane, 1837. 
J’ai relu cette nouvelle qui conte une histoire fantastique et merveilleuse qui met en scène un aveugle, peut-être fou, les prisons souterraines de Venise et des montagnes d’or (aventure et mystère, bonjour !). Le narrateur pourrait être le jeune Balzac, mais le ton du récit m’a rappelé celui de Sarrasine.

La Vendetta, 1830. 
Cette longue nouvelle campe des personnages qui sont les soutiens indéfectibles de Napoléon : les Corses. Balzac prend le prétexte de l’origine de l’empereur pour raconter une histoire qui, certes se passe à Paris, mais qui met en scène des Corses, orgueilleux, susceptibles, sauvages, avec des couteaux et des yeux noirs et tout et tout. Nous avons le récit d’une très belle histoire d’amour, avec une jolie évocation d’un atelier de peinture pour jeunes filles de bonne famille. Encore une fois, il est dommage que le récit soit si prévisible.

Par un singulier caprice de la nature, le charme de son visage se trouvait en quelque sorte démenti par un front de marbre où se peignait une fierté presque sauvage, où respiraient les mœurs de la Corse.
L. Guglielmi, Femme voilée, 1850-80, musée des beaux-arts de Nice.
Les Marana, 1834. 
Dans cette longue nouvelle, Balzac part de l’histoire d’une longue lignée de femmes, assez particulière, et d’un épisode des guerres de Napoléon en Espagne, pour raconter le destin de Juana, mariée avec un homme de peu d’intérêt. Ça se traîne pas mal, mais la fin est tout à fait surprenante et réjouissante. Décidément les héroïnes balzaciennes ont des ressources insoupçonnées !
Juana, luttant à toute heure contre sa nature à la fois espagnole et italienne, ayant tari la source de ses larmes à pleurer en secret, était une de ces créatures typiques, destinées à représenter le malheur féminin dans sa plus vaste expression : douleur incessamment active et dont la peinture exigerait des observations si minutieuses que, pour les gens avides d’émotions dramatiques, elle deviendrait insipide. Cette analyse, où chaque épouse devrait retrouver quelques-unes de ses propres souffrances, pour les comprendre toutes, ne serait-elle pas un livre entier ?

Il est regrettable que Balzac dégomme une fois de plus les méridionaux, ces gens trop superficiels.


6 commentaires:

Dominique a dit…

j'ai abandonné Balzac tout l'été mais il faut que je m'y replonge j'avais noté Facino Cane et tu en rajoutes un peu

miriam a dit…

J ai téléchargé la Vendeur à dans ma liseuse pour notre séjour en Corse

nathalie a dit…

Une nouvelle, se lit très vite, très représentative de Balzac je trouve.

nathalie a dit…

La Vendetta ? Mais ça ne dit rien sur la Corse, simplement une histoire qui se nourrit des clichés habituels.

claudialucia a dit…

Toi aussi, ça t'énerve sa vision des méridionaux ! J'ai relu le lys dans la vallée parce que ma fille travaillait à partir de cette oeuvre. Chaque fois que je lis le livre, à des âges différents, je le découvre autrement, certains aspects de l'histoire me frappent que je n'avais pas relevés avant.

nathalie a dit…

Le Lys est un roman très réussi. Je me souviens notamment de sa description de l'amour maternel et des soins donnés à l'enfant par la mère, c'était très réussi, plein d'humanité.