La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 14 septembre 2019

Avebury

Avebury hier et aujourd'hui (image Wikipedia et image extraite du guide du National Trust)

Au Néolithique il n’y avait pas que Stonehenge.
À Avebury (village situé à environ 40 kilomètres de Stonehenge) aussi, vers 2600 ans avant notre ère, les humains ont bâti un henge (fossé + talus) pour délimiter une zone sur laquelle on ne savait pas très bien ce qu’ils faisaient : pas d’habitations, peu d’inhumations, des dépôts supposément votifs, des os de gibier et de bétail. Plus tard, deux cercles ont été délimités par plusieurs dizaines d’immenses pierres dressées.
Ici le henge est visible à l'oeil nu, plusieurs siècles après sa construction.

Là encore, le site n’est pas isolé puisqu’on trouve plusieurs « choses » à proximité.
Une grande avenue était délimitée sur plusieurs dizaines de mètres par des pierres dressées. Cela devait être monumental. 
Il reste quelques dizaines de pierres, la majorité ayant été remise en place par un archéologue au début du XXe siècle. Des blocs de béton indiquent l'emplacement de certaines pierres.

Plusieurs siècles après, on reste confondu en se promenant parmi ces mastodontes de pierre.

Un magnifique et très grand tumulus : Silbury Hill. Avec presque 40 mètres de hauteur, c’est le plus haut tumulus d’Europe. Son édification aurait débuté à partir de 2400 ans avant J.-C. pour s’achever vers moins 2000. Aucune sépulture n’a été trouvée à l’intérieur - mais alors pourquoi remuer tant de terre ? ! À l’origine, le tumulus était entouré d’un fossé d’eau.

Un tumulus mais en longueur, West Kennet Long Barrow, où une quarantaine de personnes a été inhumée, utilisé de 3600 à 2500 avant J.-C.

Un sanctuaire de poteaux de bois dressées, peut-être avec des linteaux, comme à Stonehenge.
Plusieurs sépultures à proximité.

Au total les humains ont installé entre 300 et 400 pierres dans le coin ! À noter qu’un grand nombre d’entre elles a été enterré vers 1300. Comme on ne sait pas pourquoi, on suppose que l’Église a voulu faire disparaître toutes traces de ces cultes païens. D’autres pierres ont servi à construire les maisons du village. Ce qui reste en place (quelques dizaines) est tout de même impressionnant. Il faut quand même se dire qu’enterrer ces énormes pierres a dû exiger autant d’énergie que les dresser. Il fallait une solide détermination ! Et les deux actions semblent aussi mystérieuses l’une que l’autre.

Là encore, comme à Stonehenge, un complexe funéraire, religieux, culturel important, mais on ne sait pas pour autant très bien ce que les gens du Néolithique venaient chercher là. En tout cas, aujourd’hui le lieu est très agréable. Il n’y a pas trop de monde et on peut bien se rendre compte de ce qu’est ce henge, cet énorme fossé et ce talus. À l’origine, les profils du fossé étaient plus abrupts et profonds et les parois de craie se détachaient avec un fort contraste. Plusieurs siècles d’actions collectives coordonnées pour modeler le paysage et transformer le monde ! 

Et comment on y va ? Le bus 49 (Swindon-Devizes) dessert le site toutes les heures. Il y a un petit musée, mais les zones en plein air sont accessibles librement grâce au National Trust. C’est très agréable de se promener dans le coin. J'ai vraiment apprécié cette journée.

La balade  anglo-normande : présentation générale ; Stonehenge.
La semaine prochaine, les Romains débarquent en Angleterre.

P. S. Si vous décidez de pique-niquer à Silbury, faites attention à ne pas y laisser traîner vos os de poulet.

2 commentaires:

Dominique a dit…

j'aime beaucoup l'avant dernière photo, l'église avec son cimetière, je pense aux romans d'Austen

Nathalie a dit…

C’est amusant que tu dises ça, car pour me rendre à Silbury, j’ai dû passer une barrière identique à celle que l’on voit dans une des adaptations de Persuasion.