Isabella L. Bird, Une Anglaise au Far West, traduit de l’anglais par E. Martineau des Chesnez, parution originale 1879, édité en France par Payot.
Besoin d’air et de galopades dans la neige ? C’est parti.
Isabella L. Bird est une Anglaise à la santé délicate, à qui les voyages ont redonné goût à la vie (un exemple à suivre). Mais pas de petits voyages pépères. La voici à cheval, parmi les montagnes du Colorado, seule, arpentant la neige, la glace, les forêts, se logeant chez les colons, aidant à regrouper le bétail s’il le faut, complètement fascinée (et un peu amoureuse) d’un hors-la-loi. Et à la fin, elle rentre, comme une dame respectable.
Et par-dessus tout, n’était-ce pas excitant d’être étendue sur une montagne de plus de 3000 mètres, au cœur même des montagnes Rocheuses, sans autre abri qu’un berceau de pins et avec un froid de -7°C ; d’entendre hurler les loups, de contempler les étoiles à travers un dais odorant, d’avoir pour colonnes de lit des pins aigus, et pour lampe de nuit la flamme rouge d’un feu de camp ?
(mais oui Isabella, c'est tellement excitant)
Voilà qui est tout à fait surprenant. Le début est bien tranquille, puisque nous quittons San Francisco en train. Progressivement, l’altitude s’élève et les voyages à cheval s’allongent. Sa première balade à cheval est interrompue par l’irruption d’un ours et tout continue ainsi. Il n’y a pas alors de route, ni de chemin, ni même vraiment de sentiers (à part ceux que se créent les chasseurs et les ours) et on se demande vraiment comment elle parvient à ne pas se perdre quand tous les points de repères (arbres et rochers) sont engloutis par la neige.
On a beaucoup de descriptions enthousiastes des paysages, avec des couleurs toutes plus folles les unes que les autres, des considérations sur les personnalités des colons, la religion et les dégâts de l’alcool (mais notre autrice fait attention à ne monter à cheval comme un homme que dans les étendues sauvages et pas en ville, elle tient à sa respectabilité). Je découvre que le Colorado est un endroit bon pour la santé, en raison de la pureté de son air (mais il faut aimer camper dans des cabanes).
Une dame qui fait preuve de beaucoup d’enthousiasme et de détermination !
A. Bierstadt, Yosemite Valley, 1866, Met. |
Je ne puis décrire ce que je ressentis pendant ce voyage : la solitude était absolue, tout était silencieux, il n’y avait pas de vent, et la neige tombait doucement ; les montagnes étaient effacées, il faisait sombre, le froid était extrême et la nature avait un aspect effrayant et inaccoutumé. Toute vie était ensevelie sous un linceul : tout travail, tout voyage suspendus. Ni vestiges de pas, ni traces de routes. Rien qui pût effrayer cependant, et quoique je ne puisse dire précisément que cette course fût de mon goût, j’avais cependant l’agréable sensation de me porter de mieux en mieux à mesure que j’avançais.
Oh non... je l'ai vu en librairie, j'ai hésité, j'en suis à 13 bouquins depuis le déconfinement, cette collection Payot, quel malheur! ^_^ je suis allée voir leur catalogue (soupirs)
RépondreSupprimerOui c'est absolument une horreur, on est obligé de tout lire !
SupprimerMoi aussi, je viens d'acheter en une semaine autant de livres que ce que j'ai lu pendant le confinement, c'est vraiment...
ah un excellent livre de voyage qui me fait penser à celui d'Amélia Edwards une dame dans les dolomites
RépondreSupprimerEt moi je note cette dame Edwards que je ne connais pas. À nous toutes, on va bien finir par toutes les lire !
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