Tracy Chevalier, Prodigieuses créatures, parution originale 2009, traduit de l’américain par Anouk Neuhoff.
En 1810, sur la côte anglaise, une vieille fille croise le chemin d’une jeune fille pauvre, qui cherche et trouve des fossiles au pied de la falaise. De curieux objets, serpents, dragons, ammonites, vendus aux touristes, aux collectionneurs et puis bientôt aux institutions scientifiques, car c’est alors qu’apparaissent des créatures étranges, qui n’existent plus et qui n’ont jamais existé selon la Bible.
Ils voulaient découvrir des trésors sur la plage, ils voulaient voir des monstres, mais ils ne voulaient pas réfléchir à la façon dont ces monstres avaient vécu ni à quelle époque. Ça allait trop à l’encontre de l’idée qu’ils se faisaient du monde.
Le roman retrace la jeunesse de Mary Anning, qui invente l’ichtyosaure et le plésiosaure, femme parmi les hommes, pauvre parmi ces honorables universitaires, et sa relation avec Elizabeth Philpot, qui la soutient et la défend mordicus, et qui collectionne les fossiles de poissons.
Un roman historique plutôt fidèle à l’histoire si j’en crois Wikipedia, puisque Chevalier ne semble avoir brodé que sur le côté sentimental. Nous découvrons les débuts de cette nouvelle science, la paléontologie, à une époque où de moins en moins de monde croit à la chronologie de la Bible, mais sans la remettre en cause officiellement, une époque située entre Cuvier et Darwin. D’où sortent ces créatures ? Quand ont-elles vécu ? Elles sont mystérieuses et révèlent un monde enfoui.
C’est aussi l’Angleterre du début du XIXe siècle, où une femme ne sort pas seule dans la rue à Londres, sous peine d’être harcelée, où les femmes ne mettent pas le pied dans les institutions scientifiques, et où les fossiles qu’elles trouvent sont attribués aux hommes. Anning et Philpot s’attirent le mépris et le commérage par leur comportement extravagant (gratter les cailloux au lieu de se marier, pensez donc), leur curiosité, leur intelligence. Tout cela est bien rendu et rend le roman intéressant.Météorite d'Ahumada, Mexique, 4,6 milliards d'année, Museum
Heureusement, car la narration est aussi plate que la plaine de la Beauce. N’empêche que cela donne envie de se rendre à Lyme Regis !
On ne saurait nier que les fossiles constituent un plaisir insolite. Tout le monde ne les apprécie pas, car ce sont les restes de créatures défuntes. À bien y réfléchir, il peut sembler étranger de tenir dans ses mains un corps qui a cessé de vivre depuis si longtemps. Et puis, les fossiles ne sont pas de ce monde, mais proviennent d’un âge lointain très difficile à concevoir.
Une autrice.
ah enfin quelqu'un qui a les mêmes sensations que moi, le sujet me passionnait mais le récit, les personnages sont d'une platitude totale et le récit perd totalement en crédibilité dommage j'aime infiniment plus la dernière fugitive
RépondreSupprimerJ'avoue ne pas être très tentée pour en lire d'autres du coup.
SupprimerTon billet reflète mes a priori concernant cette auteure, dont je crains le style "trop facile"...
RépondreSupprimerJe ne l’aurais pas lue s’il n’avait pas été question de fossiles m
SupprimerJe n'ai lu qu'un roman de l'auteur, au sujet qui m'attirait, mais je me suis ennuyée (sans doute le côté beauceron?)
RépondreSupprimerPour avoir traversé plusieurs fois la Beauce en voiture après le déjeuner, c'est la sieste assurée !
SupprimerJ'ai beaucoup aimé ce livre pour ma part, mais je pense que le sujet a pu me cacher d'autres problèmes. Je n'ai pas aimé l'autre livre que j'ai lu de cette autrice, j'avais noté la platitude du style en effet. "La Brodeuse de Winchester" a de très bons échos, je me dis que je le lirai quand même à l'occasion.
RépondreSupprimerPlusieurs ont l'air intéressants en effet, mais pas forcément au point de faire oublier l'absence d'écriture.
SupprimerJ'avais beaucoup aimé ce roman alors qu'a priori le sujet ne m'intéressait pas du tout. Et finalement, l'autrice a réussi à me passionner. J'en ai lu plusieurs d'elle, et pas tous avec succès : certaines fois je me suis ennuyée mais j'ai plus mis ça sur le dos du sujet que du style en fait. J'ai son dernier dans ma PAL.
RépondreSupprimerElle a beaucoup de succès. Je pense que si on parvient à se passionner pour le sujet et à oublier l'écriture, ça roule. J'avoue que cela n'a pas été mon cas.
SupprimerJe suis tellement passionnée par le sujet : d une part les débuts de la paléontologie d autre part la place des femmes dans la construction de la science que je n ai pas remarqué de platitude. Mais bon tout le monde n à pas mes intérêts en géologie.
RépondreSupprimerDisons que ce n'est pas suffisant pour apprécier le roman.
SupprimerBien aimé ce roman qui présente l'émergence de la préhistoire en tant que science, avant même Boucher de Perthes (mon idole !).
RépondreSupprimerAh mais là thématique du roman, mille fois oui. C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup. Mais l’écriture quoi…
Supprimer