La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 20 novembre 2021

Sainte-Chapelle

Reprise des billets touristiques après une interruption déménageuse. 

Lors du précédent billet, nous étions à la Cité de l’architecture et du patrimoine et les ouvrages d’art du Moyen Âge étaient bien représentés. Nous restons dans cette période aujourd’hui avec la Sainte-Chapelle.

Nous sommes à Paris, sur l’île de la Cité, c’est-à-dire au centre du saint des saints.

Louis IX, futur Saint Louis, acquiert en 1237 la Sainte couronne (la couronne d’épines portée par Jésus avant la Crucifixion) auprès d’un marchand vénitien, dans le contexte des croisades. Les années suivantes, il achète également un morceau de la Croix et autres reliques de la Passion du Christ. Il décide de construire… un gros reliquaire, ou d’une châsse plus belle que toutes les autres, qui sera donc la Sainte-Chapelle. Il s’agit d’une chapelle pour le Palais royal (et pas d’un lieu de pèlerinage pour le peuple) (c’est pas du tout le même plan).

Début des travaux 1241. Édifice consacré en 1248 (mais flèche beaucoup plus tardive).



À l’issue de la Révolution, la chapelle se trouve dans un état déplorable. Heureusement, les années 1830 voient un grand come back du Moyen Âge et des monuments nationaux. Un chantier de restauration démarre en 1836. Participe au chantier Jean-Baptiste Lassus, futur restaurateur entre autres de Notre-Dame et de Saint-Germain-l’Auxerrois, constructeur de plusieurs églises, artisan en somme du néogothique. Il s’agit d’une des premières églises restaurées au XIXe siècle. Elle a servi en quelque sorte de chantier école pour les architectes de l’époque. La restauration porte sur les murs extérieurs, la sculpture extérieure, la polychromie notamment à l’étage inférieur et les luminaires. Il y a aussi la reconstruction de la flèche, dans le style gothique flamboyant, et la toiture.
La salle inférieure.


En haut, un bain de lumière dans une nef unique.

La chapelle haute est remarquable par sa lumière, son éclat, ses couleurs, ses vitraux donc. Une sorte de grande halle unie. Les murs de pierre sont presque entièrement évidés pour laisser place aux vitraux. En l’absence d’arcs-boutants (liée à l’absence de bas-côtés), pour supporter la poussée des voûtes, la chapelle est équipée de gros contreforts à l’extérieur et surtout d’une invisible, mais abondante armature métallique (le métal, c’est un peu le secret beauté des églises gothiques). On ne la voit pas et on a l’impression qu’il s’agit des séparations entre les vitraux.



Il y aurait environ 600 mètres carrés de surface vitrée, sans la rosace. La majorité des vitraux est d’origine (et quelques-uns du XIXe siècle) : on reconnaît le rouge et le bleu caractéristiques du XIIIe siècle (on n’en fera plus des comme ça après). Difficile de percevoir l’ensemble des scènes, à moins de se munir de jumelles.



La grande rosace avec des scènes de l'Apocalypse (vous voyez les méchantes bêtes ?)


Heureusement l'arche de Noé est toujours facile à reconnaître !

Et Moïse avec ses cornes ! Et Dieu dans le Buisson ardent !

Des morts et des chars dans la Mer Rouge.

Institution du culte juif par Moïse, avec l'arche d'alliance tirée sur un chariot.

On reconnaît bien Adam et Ève à leur (absence de) costume bien caractéristique.


Comme vous le savez sans doute, la couronne est aujourd’hui conservée à Notre-Dame de Paris.

Merci à Sarah de m'avoir accompagnée pour cette visite et d'avoir été aussi patiente. Comme vous le voyez, il faisait très beau.

La semaine prochaine, un château francilien.

 

 

 

14 commentaires:

  1. Oui, il faut choisir un jour ensoleillé et ... prendre ses jumelles!! C'est magnifique. j'avais couplé ma visite avec la Conciergerie (autre ambiance)

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    1. Pas pensé aux jumelles pour ma part, j'ai regretté !

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  2. la rénovation est magnifique, quels vitraux!

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  3. merci pour les photos des vitraux quand on clique sur l'image on voit très bien

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    1. Certains sujets sont plus faciles que d'autres à reconnaître.

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  4. ah un des lieux de Paris que je préfère, je l'ai vu la première fois j'avais environ 15 ans et le lieu m'a tellement frappé qu'à chacun de mes passages à Paris plus tard j'allais revoir ces vitraux magnifiques et ce lieu si émouvant, prenant, imposant
    merci à toi de m'y ramener aujourd'hui où je ne peux plus y aller

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    1. Il y avait personne ce jour là et il faisait beau, on a pu s'imprégner de cette lumière si particulière. Un grand plaisir.

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  5. Je ne savais pas que le métal était si important dans l'architecture gothique. Quelle bonne idée de le camoufler dans les fenêtres, parmi ces vitraux splendides.

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    1. La plupart des grandes cathédrales gothiques sont bardées de métal (ce qui pose des problèmes de conservation dans le temps) pour aider les murs à supporter la pression des voûtes, d'autant plus quand les murs sont évidés pour insérer des vitraux. Les cathédrales gothiques sont des merveilles d'ingénierie.

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  6. Une merveille. Merci pour toutes ces photographies. Un grand souvenir à la Sainte Chapelle, un concert, Les quatre saisons de Vivaldi, magique.

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    1. Oh oui ça devait être en effet magique, le mot convient tout à fait.

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  7. Bonjour Nathalie,
    Les lieux sont magnifiques. J'irai peut-être au printemps de l'année prochaine. C'est une visite programmée pour un jour...
    Syl.

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    1. Allez, c'est tout simple et très beau.

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