La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 4 juillet 2011

C'est en faisant tout ce qu'on peut pour ne pas être découvert qu'on vit vieux.

Shôtarô Ishinomori, Kuzuryu, traduit du japonais par Pascale Simon (1974), Bruxelles, Kana, 2011.

Un énorme manga en un volume mais composé d’une multitude d’épisodes. Le récit en lui-même est plutôt classique : dans le Japon ancien, un apothicaire, se faisant appeler Kuzuryu, va de village en village, pour vendre ses remèdes. Mais pas seulement. Il « soigne le mal », c’est-à-dire qu’il tue au sabre, si on le paye en conséquence. Mais il cherche surtout des renseignements sur lui-même. Il sait seulement que, quand il était enfant, tout son village a été massacré. Sa mère morte serrait dans sa main une figurine à neuf dragons, appartenant sans doute aux assassins. Kuzuryu est en réalité le nom de la figurine…


L’homme cherche son nom, son identité, le pourquoi de ce massacre. Il manie le sabre comme personne mais possède aussi ses faiblesses intimes. De village en village, d’aventures en aventures, il en apprend sur lui-même, rencontre des vagabonds, des naufrageurs, des escrocs, des bandits, des opprimés. Se préoccupe-t-il uniquement de sa quête ou va-t-il prendre la défense des femmes vendues et comment prêter sa force sans s’allier à des tueurs ?
Nous découvrons le Japon ancien, à la campagne : les rizières, les temples, les statues étranges dans les jardins, les objets du quotidien, les usages.


Sur cette trame assez familière, les dessins sont spectaculaires. De grandes perspectives, des paysages immémoriaux et immobiles. La violence des hommes, regards et armes. Des ellipses visuelles qui force le lecteur à être très attentif. Les combats sont trop rapides pour voir les coups, une mince ligne noire à la base du cou signale simplement la tête tranchée. Des effets de grossissement sur les pieds, les mains ou les yeux ou des plans très vastes, où l’homme est perdu dans la planche.


Merci aux éditions Kana et à Babelio


 

Lu aussi par Martial

2 commentaires:

  1. Oh, une idée de cadeau pour ma fille qui vient de passer un grand examen de japonais hier ! Eh oui, les examens de japonais se font le dimanche dans les capitales européennes !
    Et je le lirais bien aussi. Merci !

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  2. De rien ! J'espère qu'elle ne sera pas déçue (sinon elle pourra déverser ses doléances ici).

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