La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 16 août 2011

Il ne pouvait rien lui dire, rien qui serve à quelque chose en tout cas.


P. D. James, La salle des meurtres (une enquête d’Adam Dalgliesh), traduit de l’anglais par Odile Demange (2003), Paris, Fayard, 2004.

J’aime bien les romans policiers de Phyllis D. James et leur facture classique. Je suis sensible au soin avec lequel elle campe un lieu, une atmosphère, des personnages par de nombreux détails. Deux aspects notamment sont constamment présents dans ce Londres contemporain : les embouteillages, les difficultés de circulation avec les péages divers installés contre les voitures et surtout le logement. De nombreux personnages (policiers, victimes ou suspects) font le choix d’avoir un logement bien particulier même si cela impose un sacrifice financier, ou subissent une brutale dévaluation de leur logement et doivent vivre dans un quartier presque abandonné par les pouvoirs politiques. Quelques volumes plus tard, le quartier est réhabilité, de nouvelles populations s’installent et les anciennes sont obligées de partir. Ces considérations donnent quelque chose de très humain à ceux qui recherchent simplement comment vivre le moins mal possible.
Plus curieux pour moi est la touche de culture locale : Dalgliesh est un poète, et ce prétexte permet de nombreuses évocations de la poésie, des églises et des peintres britanniques, toutes choses qui me sont relativement inconnues et qui me procurent un agréable climat de rêverie.

John Nash, Le Champ de blé, 1918, HT, image Wikipedia.
Passant lentement devant des paysages de Paul et John Nash, il songea que le cataclysme de sang et de mort de 1914-1918 avant engendré une aspiration nostalgique à une Angleterre baignée de calme bucolique. Il contemplait une campagne d’avant le désastre, recréée dans la tranquillité et peinte dans un style qui, malgré toute sa diversité et son originalité, trahissait un traditionalisme accusé. C’était un paysage sans personnages ; les bûches soigneusement empilées contre les murs des fermes, les champs cultivés sous des cieux cléments, la bande de plage déserte, étaient autant de rappels poignants d’une génération perdue. (…) Dans les Flandres, la nature avait été éventrée, violée et corrompue. Ici, tout avait été rendu à une placidité imaginaire et éternelle. Il n’aurait jamais cru qu’une peinture aussi conventionnelle pût être aussi troublante.


7 commentaires:

  1. Je suis complètement d'accord avec toi, j'aime beaucoup cette auteure, P.D. James. Et moi qui croyait que c'était un homme lorsque j'ai lu son livre ; je suis grave !! Mais cela fait un moment que je ne me suis pas replongée dans une aventure avec Adam Dalgliesh ; il va falloir que j'y remédie mais je ne sais pas avec quelques titres car je ne me souviens plus des deux ou trois titres que j'ai lu !!

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  2. C'est une dame en effet. Il n'y a pas beaucoup d'enquêtes de Dalgliesh, une dizaine et en plus je crois qu'elle a fini la série l'année dernière. Donc il faut prendre son temps pour savourer les livres.

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  3. Cela fait un bon moment que je n'ai plus lu de ses romans, mais j'ai avalé toutes ses intrigues pendant une décennie, j'aimais beaucoup ce personnage riche et complexe, Dalgliesh. Je me suis toujours dit que les prénoms de P.D. James étaient dans cet ordre, parce que dans l'autre, Dorothy Phyllis, ça craint ! lol !

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  4. J'ai dans ma bibliothèque une quinzaine de ses romans ... et je n'ai pas acheté les derniers, j'ai arrêté de la lire il y a dix ans environ ! Mais tu me donnes envie de m'y remettre !

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  5. Je sais qu'elle a écrit d'autres romans policiers mais je n'ai lu que ceux avec Dalgliesh (Et "Adam" que c'est beau comme prénom !). Maintenant que je les ai tous lus je vais peut-être ouvrir les autres, qui sait ?

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  6. Ben j'ai envie de m'y remettre aussi, dis donc ! Rencontrer Phyllis avec une bonne tasse de thé, mmmm

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  7. Mais oui Anne, prenons le thé avec Phyllis et Adam ! C'est un agréable moment.

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