La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 15 septembre 2011

Son sourire était encourageant et chaleureux.


Roald Dahl, Coup de gigot et autres histoires à faire peur, traduit de l’anglais par Élisabeth Gaspar et Hilda Barberis (Lamb to the Slaughter, 1954 et les trois autres nouvelles parues dans Kiss Kiss, 1960), Paris, Gallimard jeunesse, 2007.

Un petit bijou avant que je puisse enfin vous parler d’un énorme roman allemand que je suis en train d’achever. Roald Dahl est une sorte de Rolls de la littérature jeunesse (James et la grosse pêche, Charlie et la chocolaterie). Ce recueil rassemble quatre nouvelles à l’humour noir so british. Des histoires de meurtres parfait commis par de vieilles dames inoffensives de la bonne société.
Ma préférée est peut-être la deuxième, Tous les chemins mènent au ciel, où une brave épouse laisse son mari six semaines coincé dans l’ascenseur (il faut dire qu'il est très embêtant) :

La première chose qu’elle vit en entrant fut l’impressionnante pile de courrier tombé à même le sol après avoir été glissé par la fente. Tout était sombre et froid. (…) En dépit du froid, l’atmosphère était étrangement lourde, chargée d’une odeur inconnue.
Mme Foster traversa rapidement le vestibule pour s’engouffrer dans un soin sombre, à gauche. Il y avait dans sa façon d’agir quelque chose de délibéré, d’organisé. Elle avait l’air de quelqu’un qui contrôle une rumeur, qui confirme un soupçon. Et lorsque, au bout de quelques secondes, elle reparut une petite lueur de satisfaction se lisait sur son visage. (…) Sur le bureau, elle prit le carnet d’adresses et, après l’avoir consulté, elle saisit le téléphone et composa un numéro.
-       Allô, dit-elle, ici le 9 de la 62e Rue. Pourriez-vous m’envoyez quelqu’un le plus tôt possible ? Oui, on dirait qu’il est coincé entre le second et le troisième… Tout de suite ? Oh, merci, vous êtes gentil. (…)
Elle reposa l’écouteur et s’assit devant le bureau de son mari pour attendre patiemment l’homme qui allait venir réparer l’ascenseur.

La vitrine de chez Liberty à Londres en août 2010,
image M&M.

2 commentaires:

Aymeline a dit…

J'avais étudié au lycée une nouvelle de roald dahl sur une vieille dame qui tient une auberge, elle est dans ce recueil ?

nathalie a dit…

Il y a une nouvelle avec une vieille dame qui tient une sorte de pension. L'histoire commence avec un jeune homme qui cherche une chambre. Quand elle lui sert le thé, on comprend peu à peu ce qu'il va lui arriver...