Il était vrai qu'elle avait au cours de sa vie aménagé la notion de conversation afin qu'elle serve ses buts personnels, que lorsqu'elle parlait à quelqu'un c'était moins parce qu'elle désirait lui faire part d'une observation ou d'une idée que pour soulager ses propres craintes. Elle était si peu habituée à ce que l'on entend généralement par le mot conversation que la plupart de ses paroles n'avaient pratiquement pas de sens. Elles étaient des gestes, comparables à ceux d'une maîtresse de maison qui tapote les coussins afin de s'assurer que tout est prêt pour ses invités. Grace travaillait tellement avec les mots que la manière dont elle les prostituait la remplissait de honte et de tristesse - mais n'étaient-ils pas une façon bien commode de ne rien dire, de faire résonner, sans trop encourager le ridicule ou l'inimitié, le bêlement confiant de sa propre identité, qui, mise en avant en lieu et temps voulus pouvait même être travestie afin de ressembler à une fanfare d'importance ?
Voilà une belle réflexion sur le langage : le langage courant où les mots servent le confort douillet et sont quelquefois dépouillés de sens. L'écrivain, c'est celle ou celui qui prostitue les mots...
Image M&M, Rue de Marseille
J'ai hâte que tu en parles "avec enthousiasme" parce que là... c'est bien mais cette notion d'écrivain qui prostitue les mots me gêne ! :) Bonne fin de week-end miss gourmande !^^
RépondreSupprimertoi aussi miss toi-même gourmande !
RépondreSupprimerde temps en temps, on trouve des tags sympas à marseille ou des images collées
RépondreSupprimerOui les rues de Marseille sont assez riches en bonnes images, c'est dommage je ne pense pas toujours à les photographier.
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