Alors j’ai passé une excellente semaine. Et on m’a
encore prêté un livre, un roman de Don De Lillo cette fois. Le plus important
est la retour d’une certaine Marion qui a été malade et ne donnait plus signe
de vie depuis un mois. Son courriel découvert jeudi matin a déclenché une bonne
humeur toujours pas éteinte !
Et comme je vous l’annonçais le week-end dernier, je
suis allée deux jours à Paris où j’ai aussi vu des amies et ma frangine, cela fait un bien
fou ! Et où j’ai visité avec Marie-Neige l’exposition du Musée d’Orsay
consacrée au peintre finlandais Akseli Gallen-Kallela (1865--1931).
Je ne sais ce que peut en penser quelqu’un qui ne
connaît ni trop l’histoire de l’art ni trop la Finlande. Moi j’ai beaucoup aimé
retrouver des peintures vues à Helsinki ou à Turku, en découvrir d’autres et en
apprendre plus sur cet artiste.
C’est un peintre qui accompagne la naissance de son
pays (devenu indépendant en 1917) : il appartient à l’élite suédophone mais rend
son nom plus finnois, représente les paysages finlandais et la misère des
paysans, ou le Kalevala*. À Paris lors de l’Exposition Universelle de 1900, il
participe activement au pavillon finlandais et plus tard à la conception du
musée d’histoire d’Helsinki. Mais Gallen-Kallela est aussi représentatif des
élites cultivées cosmopolites, il a voyagé en Europe, au Kenya et aux
États-Unis.
Gallen-Kallela, Enfant et corbeau, 1884, Helsinki, Ateneum |
Gallen-Kallela, Vieille femme au chat, 1885, Turku, Taidemuseo |
Sans faire un cours d’histoire de l’art, deux termes
viennent à l’esprit pour caractériser ses œuvres : réalisme et symbolisme.
Réalisme dans sa façon de détailler la réalité quotidienne de la Finlande. Les
héros du Kalevala ne diffèrent pas vraiment des paysans, ils n’ont pas
d’attributs clinquants et sont vêtus de la même façon, manient les mêmes
objets. Et symbolisme, quelque chose transcende les personnages et leurs gestes
simples. La stylisation des formes, un certain dépouillement, l’intensité des
expressions donnent une grandeur à ces toiles.
Gallen-Kallela, Forgeant le Sampo, 1893, Helsinki, Ateneum |
Gallen-Kallela, La Légende d'Aino, 1891, Helsinki, Ateneum |
Gallen-Kallela possède un vrai sens de la couleur
hérité de l’apprentissage parisien : décomposition de la lumière en
touches, contrastes brutaux entre les tons, juxtaposition d’aplats. Mais son
art du paysage est très divers et personnel : il donne une ampleur
poétique aux glaces, aux neiges, aux arbres tout en simplifiant les formes.
Gallen-Kallela, Imatra en hiver, 1893, Helsinki, Ateneum |
Gallen-Kallela, Ensi lumi, Helsinki, Ateneum |
* Pour tout savoir sur le Kalevala, c'est ici. Les reproductions proviennent un peu de la page Wikipedia sur Gallen-Kallela et beaucoup du site Finnish National Gallery, qui possède des photographies des oeuvres conservées dans les collections nationales finlandaises.
J'aime beaucoup ce que tu montres, cela donne envie d'aller à Paris ! Cet artiste me fait penser à Bastien-Lepage pour le côté réaliste.
RépondreSupprimerBon dimanche !
Tout à fait. D'ailleurs le nom de Bastien-Lepage est souvent prononcé pour définir ce côté réaliste. Mais la dimension symbolique et les recherches sur le paysage sont très différentes. Bon dimanche à toi Grillon !
RépondreSupprimerJe découvre. On parle de post-impressionnisme en Finlande ou de réalisme ?
RépondreSupprimerPareil, je découvre aussi. Elle est jusqu'à quand, cette expo?
RépondreSupprimerSyl. Je ne sais pas quel terme les Finlandais emploient. Il est certain que cette peinture a des aspects réalistes ( quand on visite les musées d'histoire et d'ethno de Finlande, on reconnaît des objets, des modes de vie). Le post-impressionnisme convient pour un certain rapport à la couleur, la tache coloré, lumineuse.
RépondreSupprimerMarie : jusqu'au 6 mai !