Paris futurs, textes de 1851 à 1906, anthologie constituée par
Philippe Éthuin, parue chez Publie.net
Cette anthologie rassemble des
textes d’auteurs du XIXe siècle imaginant le Paris du futur.
Théophile Gautier ouvre le bal avec une rêverie sur les villes de l’Orient
ancien, imaginant un Paris de palais et de parfums, de beauté et de gigantisme.
Joseph Méry imagine un Paris où l’on serait venu à bout de cette immense
plaie : la pluie (préoccupations de plusieurs auteurs). À partir de l’expression « le soleil
d’Austerlitz » et de divers témoignages historiques, il conclut que les
canonnades dispersent les nuages. Il faut donc construire des plateformes où
installer des canons pour tirer contre la pluie. Et si ça ne marche pas, cela
aura au moins le mérite d’occuper les ouvriers et d’éviter la révolution.
L’homme ne naît pas pour ouvrir et fermer un parapluie jusqu’à la mort.
On s’est insurgé contre toutes les tyrannies, on les a toutes renversées ; deux tyrannies seules sont encore debout : la pluie et le portier !
C’est le soleil d’Austerlitz ! a dit Napoléon plusieurs fois. Ces quatre mots font réfléchir. Il y avait donc un soleil à Austerlitz, bataille livrée le 2 décembre, au nord.
G. Loiseau, J. Tribel, H. É. Ciriani, Projet architectural,
1968, Centre Georges Pompidou, image RMN
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Victor Fournel plonge dans un délire haussmannien, totalement anti-romantique.
Là encore, ce n’est pas dépourvu d’ironie. On trouve également des textes de
Tony Moilon qui imagine l’architecture d’un Paris socialiste, d’Arsène
Houssaye, d’Eugène Fourrier qui étudie les graffitis laissés aux archéologues.
Un siècle de travaux assidus, dirigés par une demi-douzaine de préfets qui se transmettaient comme un héritage sacré la monomanie furieuse de la bâtisse et le delirium tremens de la démolition, en avait fait la capitale-type de la civilisation moderne.
Car on ne permettait pas aux monuments de s’éparpiller partout, sans ordre et sans méthode. Ils étaient centralisés.
A. Bruyère, Projet pour le Centre Georges Pompidou,
1971, Centre Georges
Pompidou, image RMN
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Ce recueil d’utopies
architecturales a donc beaucoup d’humour. C’est une lecture très distrayante,
mais aussi intéressante. En dépit de la beauté de leurs rêves, on sent que ces
auteurs n’osent pas réellement se prendre au sérieux. Et tous, choisissent autre chose que les ruelles pittoresques et désordonnées, rêvant palais et grandes architecture, ordre, lumière et propreté. Urbanisme et hygiénisme vont de pair.
Il n’est pas besoin d’ajouter
qu’on ne trouvait nulle part aucune de ces vilaines étiquettes qui écrivaient
autrefois au coin de chaque voie l’histoire ténébreuse des mœurs et usages du
vieux Paris. Plus de rues des Juifs, de la Truanderie, du Grand-Hurleur, des
Mauvais-Garçons, du Fouarre, des Francs-Bourgeois, de Tire-Chape et de
Vide-Gousset. Fi donc ! cela puait le moyen âge et la mauvaise
compagnie !
un livre qui a l'air intéressant!
RépondreSupprimerC'est vraiment une bonne lecture, il y a des choses très originelles.
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