La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 21 mars 2014

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal.


Tête de faune

Dans la feuillée, écrin vert taché d’or,
Dans la feuillée incertaine et fleurie
De fleurs splendides où le baiser dort,
Vif et crevant l’exquise broderie,

Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches.
Brunie et sanglante ainsi qu’un vin vieux,
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

Et quand il a fui – tel qu’un écureuil –
Son rire tremble encore à chaque feuille,
Et l’on voit épeuré par un bouvreuil
Le Baiser d’or du Bois, qui se recueille.

Rimbaud

Je m'absente ; je vous laisse en poésie. Reprise du cours normal des choses en avril.
Henry d'Arles, Une tempête, 1756, Musée des beaux-arts de Marseille, image M&M


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