Karel Čapek, La Guerre des salamandres, traduit du tchèque par Claudia Ancelot, parution originale 1936, édité en France par Cambourakis.
Un vieux capitaine de navire découvre dans les mers du Sud une espèce de salamandre un peu particulière. Touché par leur faiblesse, il conclut une sorte d’accord avec elles : des perles contre des couteaux pour qu’elles puissent se défendre contre les requins. Et puis ensuite, les salamandres se multiplient et sont utilisées massivement comme une main d’œuvre super pratique sous-marine par les êtres humains. Sauf qu’elles ne sont peut-être pas ravies de leur sort.
Nous sommes ici dans un roman fantastique et une fable politique. L’histoire humaine avec salamandres ressemble à s’y méprendre à l’histoire humaine à nous (y a un petit air de L’Île des pingouins). Esclavage, exploitation, défense des opprimés, races supérieures, accord de Munich, conflit mondial, tout y est. Le tout raconté avec beaucoup d’humour et de créativité, car le roman est régulièrement interrompu par des coupures de presse et des témoignages authentiques. La ligne directrice est ainsi nourrie de nombreux faits et anecdotes.
Et pourtant… je note tous les trucs bien faits de ce roman. Je l’ai lu en entier, plutôt rapidement, en appréciant les bonnes idées et les trouvailles. Mais je n’ai pas aimé. La ligne directrice un peu trop prévisible et organisée ? La tristesse des événements ? La bêtise crasse de nos chers êtres humains ? L’absence de personnage conducteur ? Je ne pense pas avoir peur des salamandres, mais pour moi, ce roman manque de rêve et ne permet pas assez de s’évader. Il manque de fantaisie et de créativité.
G. H. Bondy était un connaisseur de la nature humaine. Les lézards du capitaine Van Toch, il ne les avait pas pris au sérieux un seul instant ; mais le capitaine pouvait être intéressant. Honnête, oui. Puis il connaît la situation là-bas. Un fou, bien sûr. Mais drôlement sympathique. Une petite corde fantasque se mit à vibrer dans le cœur de G. H. Bondy.
Ce n'est pas une salamandre, mais un lézard. Mais il est beau, non ? |
L’avis de Claudia Lucia qui, elle, a aimé.
un roman sur lequel j'ai calé, je ne suis pas parvenue à accrocher à l'histoire
RépondreSupprimerJ'ai failli abandonner aussi, ce n'est pas très palpitant.
SupprimerEffectivement ce n'est pas un roman qui permet l'évasion car l'auteur y décrit l'actualité de son temps à une époque qui voit la montée du nazisme et l'exploitation des races considérées comme inférieures. Cela ne peut pas être réjouissant et c'est vrai, le livre est très dur... mais il était nécessaire.
RépondreSupprimerMais ça manque de littérature à mon goût !
SupprimerBen je l'ai lu aussi (le contraire aurait été étonnant!)
RépondreSupprimerToujours dans les mauvais coups, toi !
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