Greco, Portrait de son fils, 1603, Séville BA. Mais quelles mains et quelles dentelles merveilleuses ! Et ce costume comme un Soulages. |
Si vous êtes comme moi, vous n’avez pas pu manquer d’entendre parler de l’exposition consacrée à Dominikos Theotokopoulos, dit le Greco (1541-1614), au Grand Palais. En réalité, si vous êtes comme moi, vous vous y êtes précipité !
Aujourd’hui, séance photo.
L’exposition ne montre aucun tableau du Prado (c’est dommage, j’aurais beaucoup aimé les photographier) et très peu de Tolède – c’est l’occasion de découvrir des tableaux que l’on ne connaît pas (si l’on excepte ceux du Louvre). Du coup, il nous manque quelques jalons de carrière, puisque plusieurs de ces jalons sont précisément situés à Tolède, mais c’est un régal pour les yeux !
Une Annonciation (1570, Madrid Fondo Cultural Villar-Mir) où l'on voit bien l'héritage la peinture vénitienne et de Tintoret, dans cette couleur virtuose et ces plis exubérants. Gabriel et sa belle robe jaune tournoyante, les yeux noirs, gesticulant.
Détail de la Crucifixion du Louvre : l'un des deux donateurs. J'avoue une faiblesse pour les mains et les dentelles du Greco. Tant d'élégance et de finesse dans ces longs doigts.
Greco, Le Christ sur le chemin du Calvaire, 1585, collection privée. |
Cette merveilleuse Pietà (1580, Collection privée) ! Le magnifique corps du Christ, tout en muscles (bonjour Michel-Ange ! on pense toujours que Greco peint des figures longilignes, mais quand on regarde vraiment, on voit des athlètes), aux bras et aux jambes interminables. Ce doux camaïeu de roses et de violets dans le corps du Christ et dans la figure de Marie-Madeleine. La Vierge sculpturale. Un des chefs-d'oeuvre de l'exposition.
Portrait du cardinal Niño de Guevara, 1600, NY Met. Lui, je l'avais vu à New York et je l'avais déjà mitraillé. Il y a ces petites lunettes rondes qui amusent tous les spectateurs, ainsi que ce petit regard de côté qui vous observe. Il y a ce morceau de dentelle absolument démente. Et... ce rose ! Un grand morceau de rose qui s'étale sous nos yeux, traversé par des éclats d'ombre et de lumière, avec des plis qui le déforment. Magnifique !
Saint Martin et le mendiant, 1597, Washington NG. Un grand tableau avec ces 3 élégantes figures (oui, je compte le cheval). À l'arrière-plan, la ville de Tolède, sous un ciel qui est à la fois bleu électrique et orageux. Une absolue sérénité dans les visages.
Saint Paul (1585, collection privée). Une de ces figures monumentales, aux traits à la fois calmes et tristes. J'ai vu quelqu'un évoquer Hammershøi pour qualifier le fond : effectivement un camaïeu de gris et de vides. Le tout avec une certaine monumentalité étrange.
Un grand Saint Jean (La Vision de Saint Jean, 1610, NY Met) qui ne déparerait pas chez Cézanne ! Cette robe immense qui ne dit rien du corps, qui se décompose en plis, avec de grandes ombres et des éclats de lumière. Le ciel... ? ! Et le visage extatique du saint !
Bref, la couleur de Greco est indispensable.
Bonjour Nathalie !
RépondreSupprimerMon avis diffère du tien... L'expo m'a déçue. Je n'avais pas vu grand chose du Greco avant et j'ai été surprise par sa peinture. Ce que tu en dis est très intéressant et si je t'avais accompagnée, j'aurais certainement eu une autre vision...
Syl.
Nous ne sommes pas familiers de sa peinture en France, ni de la peinture espagnole (il y a genre 10 tableaux au Louvre) et c'est normal d'être un peu déstabilisé. Il a un style déconcertant, particulier. Je te recommande un séjour à Tolède.
SupprimerSuper les photos! Pas encore vu l'exposition mais je ne la manquerai pas
RépondreSupprimerElle est très réussie et les oeuvres sont magnifiques ! Bon, je suis totalement de parti pris, c'est vrai.
SupprimerTu en parles magnifiquement, je regrette de ne pas y être allée, mais bon, s'il y a des Greco au Louvre en résidence permanente, ça devrait se rattraper. Je vise Soulages (un jour?)
RépondreSupprimerIl n'y a pas beaucoup de peinture espagnole au Louvre, un très beau Greco, un très beau Goya, un ou deux Murillo et c'est presque tout. L'époque de la collection espagnole de Louis Philippe est bien finie.
SupprimerJe veux aller voir Soulages à Montpellier aussi ! Et le musée Soulages dans le petit bled totalement aussi !
Insatiable.
Il semble que dans le petit bled (Rodez?) l'architecture du lieu soit intéressante et qu'il n'y ait pas que des soulages. Je n'ai vu qu'un seul de ses tableaux (et je suis restée baba!)
RépondreSupprimerIl va avoir 100 ans... (et il a joué au rugby, info trouvée dans le Midi Olympique, journal plus culturel qu'on ne le pense!)
Oui voilà Rodez ! J'aimerais beaucoup y aller. Au musée de Montpellier il y a plein de tableaux de Soulages aussi (vraiment plein !).
SupprimerJe vois que le rugby semble bon pour la santé...
Je ne savais pas que tu aimais autant le Greco. Du coup je profite de la leçon de peinture enthousiaste que tu me donnes sur ce peintre.
RépondreSupprimerLe musée Rodez de Soulages est magnifique mais il ne faut pas rater (comme moi) ses vitraux de l'abbatiale de Conques. Et incontournable aussi le musée archéologique Fenaille avec ses impressionnantes statues-menhirs. Un régal !
Ah il y a toute une tournée à prévoir... On devrait faire un mini bus !
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