La semaine dernière, c’étaient les Rameaux (du moins sur le blog, car dans la vraie vie, c’est demain).
Nous voici à présent jeudi soir (qui tombera donc le 9 avril). C’est la Cène (en latin, cena = repas du soir), c’est-à-dire le dernier repas que Jésus prend avec ses 12 apôtres.
Il célèbre la Pâque juive (la fête célèbre l’Exode et la fuite hors d’Égypte).
Il institue l’Eucharistie (le corps… le vin… vous vous rappelez ?), moment rejoué et célébré à la messe (pour les catholiques). Il dit aussi qu’il faut s’aimer les uns les autres ! Et il y a aussi le lavement des pieds.
Il annonce qu’un disciple le trahira et que Pierre le reniera.
Et en peinture ?
Les représentations les plus anciennes n’isolent pas forcément Judas du groupe et donnent l’image d’une communauté. Vous connaissez sûrement la Cène de Léonard et celle de Véronèse (Le Repas chez Levi pardon).
Étonnamment, j’ai peu de représentation de la Cène dans l’ordinateur. Je n’en ai même que 2 !!! C’est nul ! (Note à moi-même : il faut absolument que j’aille en vacances en Italie !) J’espère donc que vous ne vous attendiez pas à un panorama iconographique exhaustif.
Tout d'abord, la Cène de la chapelle de Vic (dont je vous ai déjà montré les Rameaux). Tout le monde est réuni dans une grande salle voûtée et Jésus abrite le disciple préféré sous son manteau. Judas est isolé. Tout le monde est pieds nus et on retrouve les belles couleurs de Vic !
Apparemment les beaux visages des apôtres m'ont bien plu, avec leurs jolies barbes frisotantes.
Les Cènes sont prétexte à représenter des tables (= des natures mortes !!!). Ici, on voit bien que l'on est avant l'invention de la fourchette et que le seul couvert est le couteau (un peu inquiétant dans le contexte), que les récipients sont représentés d'un simple trait, sans volume, et qu'il y a une belle nappe blanche.
Je suis allée piocher sur la page Wikipedia du Tintoret cette reproduction de la Cène (1592), parce que je suis assez fan de l'artiste. Ici, il y a plein de monde et plein d'objets qui n'ont rien à faire là, un éclairage dramatique de fin du monde, très peu de sources de lumière (le Christ et la lampe), des nuées mystérieuses et fantomatiques. Au lieu de mettre tout le monde face à nous, la table est de travers, on ne comprend plus rien. Ce n'est pas l'annonce de la messe et de la communion, mais une grande représentation baroque !
ADDENDUM Lavement des pieds.
Tintoret, décidément, avait réalisé pour l'église San Marcuola de Venise, une Cène (toujours en place) faisant face à un Lavement des pieds (aujourd'hui au musée du Prado). Ce tableau est assez prodigieux par sa construction ainsi que l'explique très bien le directeur du musée du Prado dans cette vidéo. Emplacement des figures, proportions des personnages, perspective, importance du chien, tout ce qui semble très bizarre s'explique, notamment par l'audace de l'artiste. On a aussi une représentation aux accents comiques, avec ces apôtres qui se désapent sans aucune dignité.
Semaines précédentes : je vous ai montré des natures mortes (XVIIe et XIXe siècles) en prenant prétexte du Carême. Puis vous avez eu les Rameaux. La semaine prochaine, rendez-vous au Jardin des Oliviers.
Je ne connaissais pas ce tableau du tintoret, étonnant!
RépondreSupprimerEt à la prochaine de la série!
Merci public fidèle !
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