Jules Supervielle, extrait de « Le forçat » dans Le Forçat innocent, 1930.
Vous dont les yeux sont restés libres,
Vous que le jour délivre de la nuit,
Vous qui n’avez qu’à m’écouter pour me répondre,
Donnez-moi des nouvelles du monde.
Et les arbres ont-ils toujours
Ce grand besoin de feuilles, de ramilles,
Et tant de silence aux racines ?
Donnez-moi des nouvelles des rivières,
J’en ai connu de bien jolies,
Ont-elles encor cette façon si personnelle
De descendre dans la vallée,
De retenir l’image de leur voyage,
Sans consentir à s’arrêter.
Donnez-moi des nouvelles des mouettes
De celle-là surtout que je pensai tuer un jour.
Comme elle eut une étrange façon,
Le coup tiré, une bien étrange façon
De repartir !
Donnez-moi des nouvelles des lampes
Et des tables qui les soutiennent
Et de vous aussi tout autour,
Porte-mains et porte-visages.
Les hommes ont-ils encore
Ces yeux brillants qui vous ignorent,
La colère dans leurs sourcils,
Le cœur au milieu des périls ?
Mais vous êtes là sans mot dire.
Me croyez-vous aveugle et sourd ?
Je suis en vadrouille, dans les musées et monuments. Je prends des milliards de photos et je lis un peu sur ma liseuse. Le blog se repose et j'espère que vous aussi. En attendant, quelques lignes de poésie !
Tiens, de la bien jolie poésie, merci
RépondreSupprimerJe ne sais pas parler poésie, alors je me contente d’en citer.
Supprimerbon repos, bonnes photos pour notre plaisir et rendez vous à la rentrée
RépondreSupprimerExactement !
Supprimermerci pour la poésie. profite bien des vacances!
RépondreSupprimer