Elias Lönnrot, Le Kalevala. Épopée des Finnois, traduit du finnois par Gabriel Rebourcet (1e éd. 1849), Paris, Gallimard, 2010.
Tout cela n’est pas facile à lire (beaucoup de références nous sont totalement inconnues) d’autant que Gabriel Rebourcet a choisi de bannir tous les termes apparus en français après 1550 pour respecter la démarche de Lönnrot : préserver « une sorte d’exotisme ancien ». C’est réussi, un poil abscon de temps en temps ! Les termes anciens de menuiserie sont par exemple incompréhensibles. Il existe d’autres traductions, peut-être plus faciles, mais en même temps, on obtient quelque chose de curieux et fascinant, qui a tout un charme.
Photographie d’A.-N. Normand, Chalets en bois et personnages près des cascades d'Imatranskoski, 1890, Paris, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, RMN. |
Extrait du chant 9 (on vient d'avoir le récit de la création du fer, nous allons avoir la description de la première forge) :
Le forgeron songe et repense :
« Qu’en sera-t-il du fer crasseux
si je le fourre dans le feu,
je le boute à la fouée de forge ? »
Le fer tressaille, fer de crasse,
saute, sursaute et soubresaute
quand il entend le nom du feu,
le rappel du feu très cruel.
Ilmarinen le fabre parle :
« Tout doux le fer, point ne t’effare !
Le feu n’a point brûlé les siens,
ni souillé ceux de son lignage.
Si tu viens au logis du feu,
dans l’attirail des flammes blanches,
tu vas grandir de belle mine
et fleurir en pleine vaillance :
tu seras franche épée des hommes,
boucle de ruban pour les femmes. »
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