Je poursuis ma lecture des romans de Dashiell Hammett
(mon rêve étant de pouvoir marier les nouvelles traductions aux anciennes
couvertures qui sont quand même très classes).
Le narrateur est toujours cet homme sans nom, ce
privé bossant pour la Continental, dont l’intériorité nous restera
inaccessible. À noter que ce détective ne sera doté d’un nom, Sam Spade, que dans
Le Faucon maltais. Les personnages sont
très nombreux, aucun n’est très reluisant, tous cupides, aveuglés par leur
intérêt ou juste stupides.
Le polar
est d’abord paru en quatre épisodes dans un journal et la narration s’en
ressent. Les événements s’enchaînent et se compliquent un peu plus à chaque
fois. Je ne vais pas essayer de vous résumer l’histoire mais disons que le
point de départ est dans la famille Leggett, victime d’un mystérieux
cambriolage, qui cache bien plus de choses troubles en réalité (« troubles »,
c’est un euphémisme, il y a un mangeur d’hommes, une enfant meurtrière et un
cousin taré). Nous retrouvons comme souvent une héroïne jeune et sous
influence, en l’occurrence celle de la morphine, manipulée par son entourage.
Une belle-mère épouvantable. Une secte. Un amoureux jeune, beau et crétin. Des
nuées de journalistes en quête d’informations sensationnelles…
Très vite, la falaise, à peine une petite crête
couverte de buissons au bas de laquelle courait le chemin. Le soleil n’avait
pas encore fait son apparition. Mon pantalon adhérait désagréablement à mes
jambes glacées. De l’eau clapotait dans mes chaussures déchiquetées. Je n’avais
rien avalé, pas de petit déjeuner. Mes cigarettes étaient mouillées. Mon genou
gauche me faisait mal car je me l’étais tordu quand j’avais dérapé dans la
ravine. Je maudis le métier de détective et poursuivis ma progression en
émettant des bruits de clapotis.
C’est de la littérature noire, très noire. Une fois
l’énigme résolue, le monde n’est pas plus simple à appréhender. On a la
sensation que tout cela continue encore et encore sans fin véritable.
Mon billet sur Moisson rouge.
Mon billet sur Moisson rouge.
Couverture originale, fournie par Wikipedia.
Hum hum ! Je le note car j'aime les romans noirs très noirs, pas ceux qui commencent noirs et finissent tout blancs, c'est moins crédible ! :) Et t'as raison la couverture est d'enfer ! :)
RépondreSupprimerLes romans de D. Hammett ont été mal traduits dans les années 50, mais Gallimard les a réédités récemment dans de superbes traductions, dans un gros volume que je dévore lentement.
RépondreSupprimerMoi aussi j'aime le roman noir des années 30, je suis une vraie fan !