La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 12 novembre 2011

Il n’y a pas de langues mortes, il n’y a que des cerveaux engourdis.

Carlos Ruiz Zafón, L’Ombre du vent, traduit de l’espagnol par François Maspero, 1e éd. 2001, Paris, Grasset, 2004.

Un gros livre acheté après mon bref passage à Barcelone et entamé à l’initiative de Vendredi Lecture, lu en quelques jours, avec un immense plaisir.
    C’est une sorte de roman feuilleton, avec un peu d’amour et beaucoup de mystères, dans les rues de Barcelone, quelques années après la fin de la guerre civile. L’histoire fait la part belle aux livres et à un mystérieux écrivain Julián Carax, dont un individu au visage masqué s’acharne à brûler tous les livres. Le narrateur, Daniel, est adolescent au début du roman, un jeune homme à la fin. Son père est libraire, sa mère est morte il y a plusieurs années déjà. Par un drôle de hasard, il tombe sur L’Ombre du vent, le dernier roman de Carax et décide d’enquêter à son sujet. Il remonte ainsi progressivement le fil des souvenirs du Barcelone d’avant la guerre mais se heurte vite à des mensonges et au très effrayant inspecteur Fumero. Il rencontrera aussi l’amour en prenant des chemins détournés. Cela a un petit côté Alexandre Dumas (sans la cape, sans l’épée), une atmosphère mystérieuse hante les vieilles rues de Barcelone. Nous sommes aussi plongés dans les années d’après la guerre, dans l’oubli qui a recouvert tous les morts, tous les crimes, dans une ville où la police est toute puissante.
    Cela se lit avec un réel plaisir, j’ai envie de dire « c’est un vrai roman », à dévorer bien tranquillement, bien au chaud dans son lit. Je lirai certainement d’autres titres de cet auteur…

Barcelone, cloître de la cathédrale, image M&M.

À l’heure d’officier, le père Fernando, arborant un sourire bénisseur et un teint agréablement fleuri, choisit de faire une audacieuse entorse au rituel en remplaçant la lecture de je ne sais quelle Lettre aux Corinthiens par celle d’un sonnet d’amour, œuvre d’un certain Pablo Neruda, que plusieurs invités de M. Aguilar identifièrent comme un communiste et un bolchevique enragé, tandis que d’autres cherchaient dans leur missel ces vers d’une étonnante beauté païenne en se demandant s’il s’agissait des premiers signes du concile à venir.


L'avis de George

5 commentaires:

  1. j'ime bcp le titre de ton billet !!!

    RépondreSupprimer
  2. C'est une citation du livre (quand je fais le compte rendu d'un livre c'est le cas le plus fréquent).

    RépondreSupprimer
  3. C'est vrai que ce titre est superbe. Un livre lu à Noël de l'année dernière et jamais chroniqué. J'étais tellement enthousiaste et partie ailleurs que mes idées étaient paralysées.

    RépondreSupprimer
  4. J'aime bien ta citation, même si le roman ne m'a pas plu plus que cela.

    RépondreSupprimer
  5. Alex : je pense comprendre que l'on puisse aimer sans plus, je ne lirais pas uniquement ce genre de livre. Pour moi, c'était disons, des grandes vacances.
    Syl. Je comprends. D'ailleurs j'en ai dit très peu, je ne me sentais de m'embarquer dans tous les retournements de situations.

    RépondreSupprimer

N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).