La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 12 décembre 2011

Respiration


Entamons ce lundi matin avec cet appel vibrant au sommeil (ne m’en voulez pas) grâce à la poésie de Supervielle :

Saisir quand tout me quitte,
Et avec quelles mains
Saisir cette pensée,
Et avec quelles mains
Saisir enfin le jour
Par la peau de son cou,
Le tenir remuant
Comme un lièvre vivant ?
Viens, sommeil, aide-moi,
Tu saisiras pour moi
Ce que je n’ai pu prendre,
Sommeil aux mains plus grandes.


Édouard Vuillard, Nu couché vu de dos, Paris, musée d'Orsay, RMN.

Jules Supervielle, extrait de « Saisir », recueil Le Forçat innocent, Paris, Gallimard, 1930.

10 commentaires:

  1. du Supervielle pour commencer la semaine, c'est très agréable !...mais ne t'endors pas !^^

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  2. J'avais programmé le billet mais en réalité j'ai très mal et peu dormi... j'espère avoir le temps de faire une petite sieste !

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  3. Très beau poème qui me correspond exactement en ce moment. J'aimerais bien que mes insomnies soient synonymes de création, mais à part les cernes, je ne vois pas...

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  4. Oui ça ne marche pas à tous les coups. Bon courage Somaja !

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  5. Merci, l'association du poème et du tableau me plaît beaucoup. Quel bonheur chez Vuillard! Quelle envie de retourner se coucher chez Supervielle!

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  6. Oui, en fait, j'ai vu le tableau de Vuillard et je me suis reconnue. Ce tableau est magnifique.

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  7. Je suis en train de lire avec passion "Déportée en Sibérie" de Margarete Buber-Neumann. Je trouve les récits du Goulag fascinants et souvent racontés avec une dignité qui paradoxalement donne foi en l'humain. Ces gens qui ont souffert se souviennent avec précision des moindres lueurs d'espoir qui ont parsemé leur supplice...

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  8. Moi j'ai lu ceux de Chalamov, peu d'espoir dedans il faut le dire.

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  9. Ah tiens, je les lirai dès que j'aurai le temps.

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N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).