Estelle Monbrun, Meurtre chez
tante Léonie, Paris, Viviane Hamy, 1994.
Un livre repéré chez Dominique qui m’a
semblé fait exprès pour moi et lu après Anna Karénine comme une agréable respiration. C’est un roman
policier assez court et plutôt réussi. Nous sommes à Illiers-Combray, la Proust
Association organise un colloque dans la maison de feu Melle Amiot, que
des visiteurs venus du monde entier s’obstinaient à appeler « la
Maison de Tante Léonie ». Sauf qu’au matin Émilienne trouve la
présidente de l’association assassinée. Problème… L’enquête sera menée par
Jean-Pierre Foucheroux et Leila Djemani.
Un plaisir de lecture. Il ne
s’agit pas d’un thriller au suspense insoutenable mais d’un honnête roman
policier bien foutu et très bien écrit. Le personnage de la victime est très
bon, une vraie méchante que l’on a envie d’étrangler. Des retours en arrière
nous font peu à peu découvrir les suspects et leurs mobiles possibles. Les
personnages ont tous une personnalité bien établie, caractérisée à la fois
rapidement et précisément. Nous avons affaire à un bon duo de policiers, on
suivrait la suite de leurs aventures avec plaisir. Un gros bémol : une des
protagonistes (Gisèle), très sympathique et attachante au demeurant, est d’une
naïveté qui n’est absolument pas crédible.
A. Thibault, Illiers, 1939
Paris, musée national d'Art moderne, image RMN.
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Quant à l’univers proustien… il
reste discret, comme un décor, traité tout à la fois sérieusement et avec une
distance ironique. Des lieux sur lesquels se déroulent des visites
touristiques, des boulangeries qui fabriquent des madeleines à tour de bras,
l’humidité et le brouillard, des pierres grises qui n’évoquent pas grand-chose
quand on n’est pas inspiré. Moi qui n’ai pas le culte des personnalités
d’écrivain, cela me convient tout à fait.
Et ça commence comme ça :
Le temps n’était guère de saison
en ce surprenant matin de 18 novembre. Émilienne dut le reconnaître, alors
qu’elle avançait péniblement sur le chemin de halage. Sa sciatique la faisait
souffrir. Après plusieurs jours d’une pluie battante, de crues soudaines du
Loir et de brouillard sans fin, le soleil avait fait une miraculeuse
réapparition, ourlant de traits lumineux les branches désolées des arbres,
rosissant les façades des maisons du village. Il allait faire beau.
Ce livre me fait penser à un autre, de Anne-F. Garreta, dont le titre est " La décomposition " , et qui traite aussi d'un meurtre chez Tante Léonie, mais l'histoire est tellement tordue que j'avais laissé tomber ce bouquin. Au contraire de toi qui es plus raisonnable, j'avoue vouer un culte à Marcel et je m'intéresse à tout ce qui approche son décor, je lirai peut-être un de ces jours ce livre d'Estelle Monbrun ( c'est Marcel, son brun ?? lol ! )
RépondreSupprimerBonne journée :-) !
Salut Grillon ! Cette histoire-là est toute simple pour le coup. Je vois que tu es encore marquée par ta récente lecture de l'OuLiPo...
RépondreSupprimerHa cet OuLiPo !^^ Il me tente bien celui-ci, j'en ai déjà entendu parler, donc tu m'achèves, je le note ! :)
RépondreSupprimerSans prétention exorbitante mais très sympa.
RépondreSupprimerUn roman "honnête", ej suis d'accord avec toi. Et qui a le mérite de nosu faire voir la maison de Tante Léonie différemment.
RépondreSupprimeroui Alex, c'est exactement ça.
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