La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 20 octobre 2014

Allez, mes vers, portez dessus vos ailes les saints rameaux de ma plainte divine.

Louise Labbé, Sonnet VIII

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m’est et trop molle et trop dure ;
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis quand je crois ma joie être certaine
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Goujon, Relief provenant de la fontaine des Innocents, 1549, Musée du Louvre.

Je m'absente, je vous laisse en poésie avec des extraits de l'Anthologie de la poésie française du XVIe siècle, Gallimard, 2005.    

5 commentaires:

La chèvre grise a dit…

Ca me rappelle des souvenirs de fac à la Sorbonne ça... Booum, je viens de vieillir d'un coup ! :)

nathalie a dit…

Jamais eu la chance d'étudier ça, moi !

Le Salon des Lettres a dit…

Je ne connais pas l'auteur mais je pense que ça pourrait m'intéresser d'en lire plus

Alex Mot-à-Mots a dit…

Une poésie que je savais par coeur, à l'époque....

nathalie a dit…

Je connaissais de nom, mais grâce à l'anthologie j'ai un peu découvert.