Thomas Mann, Tristan, 1e éd. 1903, Paris, Arthème Fayard,
1947, lu dans Le Livre de Poche (1966) à la suite de La Mort à Venise (très belle couverture mais pas de nom de
traducteur).
Mon édition de La Mort à
Venise est suivie de deux textes, Tristan et Le Chemin du cimetière.
Le Chemin du cimetière est une nouvelle contant un moment très court, la
sortie de scène folle et bruyante de Lobgott Piepsam.
Tristan m’a plus intéressée, par sa proximité avec La
Montagne magique. Monsieur Klöteryahn amène
son épouse dans un « établissement » qui n’est jamais appelé un
sanatorium – de la même façon que l’épidémie de La Mort à Venise n’a pas de nom. Comme dans La Montagne magique, on se demande quelle peut être la maladie et quels peuvent être les soins, rien n’est vraiment identifiable.
Montagne. M&M |
Un écrivain se trouve dans les murs de la maison de santé, il est bientôt fasciné par la dame. Klöteryahn est d’abord traité avec un certain mépris par l’auteur, puis quelques mots signalent qu’il s’agit sans doute de quelqu’un de pas si mal. L’écrivain est une figure ambiguë, qui m’a tapé sur les nerfs. La belle dame reste inaccessible Mann et au lecteur, mais la veine bleue qui court sur son front m’a touchée. Le texte contient surtout un très bel hommage au Tristan et Yseult de Wagner. Ce court récit est très réussi, ciselé, d’une langue précise.
Le docteur Leander continue comme
par le passé à diriger l’établissement. Il porte une barbe noire à deux
pointes, dure et frisée comme du crin, des lunettes aux verres épais et
brillants. Il a l’aspect d’un homme que la science a rendu impassible. Elle lui
a donné une sorte de pessimisme tranquille et indulgent.
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