La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 1 décembre 2012

Dans mes relations avec les hommes, je n'ai jamais conscience que l'insignifiante différente des sexes suffit à dresser un grand mur entre nous.

Miles Franklin, Ma brillante carrière, traduit de l'australien par Nelly Lhermillier, 1e éd. 1901, Paris, éditions de l'aube, 2000.

Un livre étrange et très fort, qui révèle pour moi un grand écrivain.
Il s'agit d'un récit autobiographique où l'écrivain raconte son enfance dans l'arrière-pays de l'arrière-pays australien. C'est une jeune fille pleine de vie, qui aime chevaucher dans les routes de poussière, rassembler les moutons, jouer du piano, rire, dire ce qu'elle pense, lire... Elle ne se conçoit pas dans le rôle traditionnel des filles et des femmes, ne comprend pas que son unique destin est dans le mariage... ne se voit pas renoncer à son autonomie et appartenir à quelqu'un. Et pourtant elle désire rencontrer l'amour, est sur le point de le rencontrer et d'obtenir une vie de doux bonheur... Elle est tiraillée entre toutes ces ambitions contradictoires.
Elle connaît aussi la pauvreté la plus dure qu'elle décrit avec beaucoup de vérité et des épisodes de vie aisée. On découvre la vie dans la campagne australienne, sa chaleur, sa poussière, le travail des moutons... une révélation.
En outre, c'est un livre très bien écrit, l'écriture est vivante et entraînante. J'ai ressenti des sentiments contradictoires vis-à-vis de la narratrice : énervante, décevante, courageuse, ambitieuse... Elle fait des choix difficiles et est impressionnante.

Vous pouvez plonger dans cette histoire la tête la première, comme on dit, sans crainte d'y trouver cette littérature de bas étage pleine de descriptions de beaux couchers de soleil et de murmures du vent. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent d'entre nous étant incapables de voir dans un coucher de soleil autre chose que les signes et indications du temps qu'il fera demain, nous laisserons ces vaines et folles rêveries aux poètes et aux peintres - pauvres fous ! Réjouissons-nous de ne pas avoir leur caractère fantasque !

Participation au blogoclub avec Sylire.




3 commentaires:

Alex Mot-à-Mots a dit…

Je regrette de ne plus participer au blogoclub lorsque je vois de belles découvertes comme celles-ci.

sylire a dit…

C'est vrai que l'écriture est entraînante, une fois commencé j'ai eu du mal à le lâcher !

nathalie a dit…

C'est une vraie découverte, en effet, un nouvel écrivain !