Anthologie de la poésie
chinoise classique, sous la direction de
Paul Demiéville, Gallimard, 1962.
Vous le savez, il y a toujours un
volume de poésie sur la table de chevet. Depuis maintenant longtemps, il
s’agissait de cette anthologie dont je vous ai livré un premier extrait ici. Je
viens de finir le volume, lu par curiosité. Je suis embarrassée pour en
parler. Disons qu’il faut bien reconnaître l’irréductibilité des cultures. Je
ne comprendrais jamais ce que les Chinois font de cette poésie : les jeux
de sonorité de la langue, le rythme, les images, je reste à la porte de tout
cela – la traduction ne peut pas tout. Ce que j’y apprécie est autre…
Un apprentissage de la modestie,
donc.
Pendant que je suis en vadrouille
familiale, je vous propose trois extraits de cette anthologie, peut-être pour
susciter votre curiosité.
Yang Wan-li (1124-1206)
La pluie sur le bananier
Que le bananier a de joie à recevoir la pluie !
Le bruit, toute la nuit, en fut clair et plaisant :
Tantôt sons menus d’une mouche heurtant une vitre de papier,
Tantôt fracas puissant de cascade dévalant les montagnes.
Au tintement limpide des gouttes espacées,
Toute autre rumeur s’est tue en ce calme soir d’automne.
Le bananier est heureux, mais l’homme s’attriste : mieux lui plairait que le vent d’Ouest s’arrête
Et que cette pluie cesse.
F. Auguste, Pont suspendu à Lou Tin Kiao, 1904
Paris, musée Guimet, image RMN.
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Traduction de Pénélope Bourgeois
P. S. Rimbaud a pris place sur la
table de chevet.
eh ben revenir aux classiques est tjs salutaire! (de santé!?)
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