La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 19 août 2013

Ne semble-t-il pas permis d’apporter à la légende l’ornement d’une réalité qui ne la dépare point ?


Maurice Leblanc, Le Formidable événement, publié en revue en 1920, en livre 1921, édité par ArcheoSF et vendu par Publie.net
  
Encore un roman de science-fiction par le sieur Leblanc mais encore meilleur que le précédent ! Je vous assure.
Tout d’abord, comme dans Les trois yeux, nous avons un prologue très habile…
Ici notre héros est Simon, un jeune homme parfait, qui n’attend que son heure pour se lancer à la conquête du monde. De mystérieux événements affectant la Manche vont lui fournir cette occasion. En effet, à la suite d’une série de tremblements de terre, l’English Channel disparaît. Voici l’Angleterre reliée au continent. Voici surtout une nouvelle terre à explorer, traversée par des bandits en quête de bonnes fortunes, de voleurs et de tueurs décidés à se tailler un royaume à l’abri de toute autorité. Il y a aussi des cavalcades à cheval, des Indiens, des marécages, des épaves à piller, etc. Simon lui ne cherche qu’à reconnaître ce nouveau territoire et à sauver sa fiancée d’un péril terrifiant. Vous l’aurez compris, c’est l’aventure la plus folle.


P. Crosby, Le Cow-boy solitaire, avant 1937, aquarelle 
Paris, Centre Georges Pompidou, image RMN
On retrouve le point fort de Leblanc : l’enchaînement des péripéties comme dans tout bon feuilleton. Le récit avance par renouvellement de l’imagination, c’est très plaisant. La vision des sexes un poil surannée de Leblanc s’améliore ici par le personnage d’une belle Indienne mystérieuse. Mais on est dans un roman de héros, de pionniers, de conquérants d’un nouveau monde plein de sauvagerie – ça est assez viril !

Le sol devenait plus accidenté, composé sans doute, comme expliqua le père Calcaire, d’anciens bancs de sable que les convulsions avaient secoués et mélangés aux couches sédimentaires qui les soutenaient. Il leur fallut contourner, non pas, certes, des rocs déchiquetés ou des falaises compactes, mais des soulèvements de terrain qui n’avaient pas encore pris des formes définies où l’on reconnaît l’action du temps, du temps qui sépare, qui classe, qui distingue, qui organise le chaos, et lui donne une apparence durable.

4 commentaires:

Eeguab a dit…

Ca m'intéresse, ces Maurice Leblanc inconnus. Merci, je vais tacher d'en trouver un.

nathalie a dit…

Je les lis en ebook mais certains sont sans doute dans de vieux livres de poche. Celui-ci est vraiment bon !

Arieste a dit…

Il a l'air super je le note ! :)

nathalie a dit…

Je me suis dit que ça te plairait en effet.