Denis Diderot, Regrets sur ma
vieille robe de chambre ou avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune, 1772
Commence comme des regrets :
tout le monde sait bien que les vieux vêtements sans forme sont bien plus
confortables que les autres (demandez à mon pull marron troué avec taches de
peinture) et Diderot ne trouve aucun charme à sa nouvelle tenue en soie
écarlate, qui ne lui ressemble pas. Il montre aussi l’unité de
l’individu : à des vêtements, correspond un intérieur, un décor, des
habitudes… L’enrichissement change tout. Le texte se finit par une longue et
belle description d’une toile de Vernet : une tempête sans naufrage, un
apaisement après le tumulte des flots. Ne vous inquiétez pas : malgré son
embourgeoisement Diderot gardera ses vieux amis et ses plaisirs !
C’est un petit texte très court,
enlevé. Il est impossible pour la pensée de Diderot de se fixer, elle repart
sans cesse, voletant paradoxale d’un point à un autre.
M.A. Collot, Denis Diderot,
terre cuite, Sèvres,
Cité de la céramique, image RMN
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J’ai aussi songé à ce XVIIIe
siècle où le commerce de l’occasion des vêtements était très développé :
on réutilise les vêtements, on change les dentelles, les rubans, on raccommode
les jupes, on vend, on achète… les inventaires sont pleins de ces vieilles
vestes.
Le début
Pourquoi ne l’avoir pas
gardée ? Elle était faite à moi ; j’étais fait à elle. Elle moulait
tous les plis de mon corps sans le gêner ; j’étais pittoresque et beau.
L’autre, raide, empesée, me mannequine. Il n’y avait aucun besoin auquel sa
complaisance ne se prêtât ; car l’indigence est presque toujours
officieuse. Un livre était-il couvert de poussière, un de ces pans s’offrait à
l’essuyer.
Ahah, voilà qui m'intéresse !! Merci pour ce billet !
RépondreSupprimerJe connaissais ce texte grâce à ce titre qui me parle aussi ! non ce n'est pas une robe-chambre que je me traine le matin ou le soir ou le dimanche, mais un vieux gilet gris un peut tout détendu mais bien doux et bien chaud !
RépondreSupprimerLili : en plus c'est très court.
RépondreSupprimerGeorge : moi j'ai un pull que Moustachu déteste...
Je crois que nous avons tous une vieille horreur (ou pas loin) que l'on refuse de jeter et dans laquelle nous nous sentons bien ! Diderot reste un souvenir d'école très lointain... mais pas trop envie de lire des classiques-classiques en ce moment !^_^ Disons que les classiques il faut que je me force un peu pour m'y remettre ! ;)
RépondreSupprimerPourtant les classiques, c'est la petite veste noire qui va avec tout et est irremplaçable !
RépondreSupprimerVoilà un livre dont j'ignorais l'existence, je vais me jeter dessus ! Grand merci !
RépondreSupprimerGrillon : et tu pourras le lire sur ta liseuse, gratuitement !
RépondreSupprimerPour moi qui suis en train de me demander si je vais me débarrasser de mon vieux manteau noir, voilà un texte qui m'inspirera sans doute ? Merci et bon dimanche.
RépondreSupprimerUn titre que je connais depuis toujours et que je n'ai jamais lu! Des occasions manquées comme ça!
RépondreSupprimerBonheur : je ne sais pas s'il répondra à tes doutes...
RépondreSupprimerClaudia : il est très court, en une heure, hop, c'est enlevé !