Dashiell Hammett, Coups de feu
dans la nuit, intégrale des nouvelles,
édité par Omnibus, 2011.
Parutions originales entre 1922
et 1961.
Traduit de l’américain par J.-F.
Amsel, Natalie Beunat, Frédéric Brument, Véronique Donnat, Jean-Luc Fromental,
Philippe Grunebaum, Marie-Christine Halpern, Jeannine Hérisson, P.-J. Izabelle,
François Landon, Christian Marie, Thierry Marignac, Richard Matas, Daniel Riche,
Henri Robillot, Maud Sissung, Liliane Sztajn et France-Marie Watkins.
Je n’aime pas l’éloquence : si elle n’est pas assez convaincante pour percer votre carapace, elle vous ennuie, et si elle vous convainc, elle trouble vos pensées.
Pendant plusieurs mois j’ai lu ce
volume de 1200 pages rassemblant l’intégralité des nouvelles de Dashiell
Hammett. Si vous aimez la littérature noire, ce sera pour vous un pur bonheur !
J’ai même préféré les nouvelles aux romans. Le style concis d’Hammett se coule
à la perfection dans la forme courte.
La majorité des nouvelles sont
policières, même si quelques-unes sont simplement noires et pleines d’humour
grinçant. Deux ou trois mettent en scène des couples me rappelant ceux de Dorothy Parker.
Le narrateur le plus fréquent est un détective travaillant pour une agence de
San Francisco, un homme replet, peu enclin à la violence, pragmatique et
s’efforçant de bannir toute psychologie de son travail. Je l’ai beaucoup
aimé ! Il y a aussi quelques nouvelles avec le Sam Spade des romans.
Owen Smith, Dashiell Hammett's San Francisco, 2008, piqué sur internet |
Elle n’était pas à proprement parler belle, mais c’était le genre de femme qu’on ne peut quitter des yeux lorsqu’on se trouve seul avec elle et qu’on préfère ne pas voir appartenir à un homme dont on a peur.
Nous plongeons dans le San
Francisco d’avant guerre, métropole à l’heure de la prohibition et de l’âge
d’or du gangstérisme, où les détectives privés font jeu égal avec la police.
Certains textes se déroulent à la frontière mexicaine, ou dans des fonds de
bleds où la loi du Far West existe encore et où le shérif fait ce qu’on lui
dit. Il y a des crimes et disparitions chez de riches particuliers, ou des
braquages de banque, ou des affaires de petits voyous. C’est très varié.
Pour le Vieux, aujourd’hui n’est jamais mardi. Aujourd’hui semble être mardi.
Le ton est sobre, sans marque
affective et psychologique, avec un peu de cynisme, apte à tous les
retournements de situation, parce que c’est un monde où il faut se méfier des
apparences. Dans certains romans, notamment La Clé de verre, ce retournement constant des positions et l’impossibilité de
connaître la pensée du détective étaient quelquefois un peu lassant, mais dans
le cadre de courts récits, c’est une réussite.
Je me suis régalée.
Quant à moi, je comptais bien
m’en tirer d’un seul morceau. Peu d’hommes sont tués. La plupart de ceux qui finissent de mort violente se
font tuer. J’ai vingt ans d’expérience,
passés à éviter ça.
Je peux bien vous le dire, j’ai lu
tout Dashiell Hammett.
Tout Dashiell Hammett ? je suis épatée
RépondreSupprimerUn auteur avec lequel j'ai du mal. Je trouve son écriture un peu datée.
RépondreSupprimerJ'en ai lu beaucoup et ce fut toujours avec un immense plaisir.
RépondreSupprimerMerci Dominique !
RépondreSupprimerAlex : c'est surtout les traductions des années 50 qui ont horriblement vieilli, le texte en lui-même beaucoup moins
Eeguab : je me doutais un peu que tu aimais !
Ah Nathalie, ta chute , géniale. J'ai lu il y a longtemps et rien que son nom vous embarque déjà.
RépondreSupprimerC'est vrai que son nom a des sonorités étranges pour nous.
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