La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 15 février 2014

Humeur peinte


Les photographies d’une exposition qui n’est plus visible depuis un moment (donc tant pis si vous ne l’avez pas vue).
Le musée Jacquemart-André exposait cet automne Désirs et voluptés à l’époque victorienne. Avant la délectation esthétique, je parle tout de suite des faiblesses de l’événement : une exposition chère avec peu d’œuvres exposées, une exposition qui se contente de montrer des jolies œuvres sans aucun discours scientifique (pas de catalogue digne de ce nom). J’ai aussi été gênée par le fait que cet événement ciblait sans le dire le public féminin : l’époque victorienne est à la mode, les tableaux choisis représentent majoritairement une intimité féminine, on sent un peu trop que les buveuses de thé rêveuses sont la cible du musée.
Bref, énervement mis à part, les tableaux étaient très beaux et j’ai mitraillé.



Détails d'un tableau impressionnant : Les Roses d'Heliogabale de Lawrence Alma-Tadema, 1888. Un sujet dramatique noyé sous les pétales de rose d'où affleurent quelques corps aussi lisses et figés que des statues. Le spectateur est frappé par le prétexte pervers de cette peinture magnifique et par le contraste entre la légèreté des pétales et la grandeur du lieu.

Alma Tadema, Confidence importune, 1895 (détail)
Alma-Tadema, Un message de l'amour, 1909 (détail)
Deux autres tableaux d'Alma-Tadema, décidément grand artiste. Notez qu'Alma était à l'origine un de ses prénoms. Mais il a choisi de changer son nom d'artiste en Alma-Tadema pour toujours se trouver en tête des catalogues d'exposition ! Un malin.
Deux peintures très victoriennes avec jeunes filles en fleurs se révélant leurs secrets d'amour. Coloris, légèreté, vaporeux, carnations délicates...

Alma-Tadema, La Question, 1877
Toujours des confidences amoureuses mais à la grecque ! Une peinture qui rêve de voilages, de toges, de tuniques courtes pour les garçons, de moeurs plus libres au soleil, d'un monde lointain par le climat et la culture.


 L'exposition se clôt sur ces deux portraits de John W. Godward (Beauté classique, 1908) et William C. Wontner (Valeria, 1916). Il y avait aussi une sorcière, une scène à la romaine et plusieurs peintures s'inspirant de romans médiévaux. Ces peintres répugnent à représenter leur époque et leur modernité ! Heureusement il y a la couleur, qui est bien celle des peintres de leur temps. Il est pourtant troublant de songer que cette peinture est contemporaine des  nymphéas de Monet.

Challenge victorien.
Billets de Syl. et de Claudia Lucia.



4 commentaires:

  1. J'ajouterais dans les faiblesse que les salles sont trop petites, et donc bondées et beaucoup trop bruyantes.
    Je m'agace toujours parce que leurs expositions sont très belles (j'attends d'ailleurs la prochaine, sur Watteau entre autres, avec impatience) mais toujours très frustrantes pour moi car les conditions de visite sont mauvaises.
    J'ai beaucoup aimé celle-ci aussi, je ne connaissais pas du tout cette peinture victorienne.

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  2. Exact, ils n'ont pas de place pour faire des expos. Mais comme les expos temporaires vont venir des gens et de l'argent, ils en organisent.
    Watteau, je connais bien, donc je la snoberai je pense. Même s'il y aura sans doute des peintures magnifiques.
    Mais effectivement le gros plus est la découverte d'une peinture presque inconnue !

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  3. C'est pas interdit de prendre des photos dans un musée ???

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  4. Cela dépend des musées. En l'occurrence Jacquemart André a changé de politique. On ne pouvait pas avant, on peut maintenant.

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