La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 11 juin 2014

Je vais te dire, gari, Marseille pour nous les Bavarois c’est une culture subtile, difficile à cerner.


Marseille Noir, recueil de nouvelles chez Asphalte, 2014.

Je viens de lire ce recueil de nouvelles à la double couleur, noire et marseillaise.

Tout d’abord, il faut bien dire que je me trouve dans une situation particulière vis-à-vis de ce livre, presque obligée de juger du réalisme ou de la vérité ou de la vraisemblance du rendu de la ville. C’est rare et un peu dérangeant, ce n’est pas pour moi un critère de jugement valable sur le plan littéraire. Mais difficile pour moi de faire autrement. Ce recueil, c’est d’abord Marseille. Et la ville est là, avec ses curiosités, son passé, sa gloriole, ses voisins bruyants, ses gabians qui bouffent les cadavres de rat, ses éboueurs, ses automobilistes etc. J’avoue – naïvement – mon plaisir à avoir très bien retrouvé ma ville dans ces nouvelles ! Pari réussi. Le livre rend hommage aux histoires que les Marseillais aiment à se raconter sur leur ville.

« Alors tu veux raccrocher ? » me dit-il d’une voix faible, un peu trop douce, avec ce qui me sembla être un accent corse un poil fabriqué.


Et le noir ? C’est un recueil et toutes les nouvelles ne se valent pas, bien sûr. N’empêche que plusieurs d’entre elles sont vraiment bien écrites. La ville surjoue la mythologie de la mafia italienne. Il y a les petits truands classiques, la drogue qui mène la danse depuis des années et les bobos qui débloquent un jour à cause d’un déraillement du quotidien. C’est peu policier, mais souvent noir, reflétant la violence des rapports sociaux de la ville.

Mention très bien pour Christian Garcin, Patrick Coulomb, René Frégni, Rebecca Lighieri, François Beaune, Philippe Carrese (peut-être ma préférée), Cédric Fabre qui imagine un avenir utopique.
  
Parce qu’à Marseille, le vrai problème, c’est qu’il est plus facile d’aller exécuter un contrat que de circuler en bagnole.

Merci vivement aux éditions Asphalte pour cette lecture.


Les murs de la ville. Photos M&M.

2 commentaires:

Alex Mot-à-Mots a dit…

Tu lis du polar noir, maintenant ?

nathalie a dit…

Tu as remarqué que c'était plutôt rare en effet ! Mais là, c'était Marseille et des éditrices amies, impossible de passer à côté.