Manuel Vázquez Montalbán, Cuentos extraits de El hermano pequeño, 1994, lu en édition bilingue chez Pocket,
traduit de l’espagnol par José G.-Marrón.
Vous connaissez sans doute les
romans policiers de Montalbán et son personnage de Pepe Carvalho. Il s’agit ici
de quatre nouvelles.
La première, La Soledad acompañada del pavo asado, est la plus proche du
Carvalho que l’on connaît puisqu’il s’agit de manger et d’un repas de Noël, des
souvenirs d’enfance dans le Barcelone d’avant et de la solitude du Barcelone
démocratique.
La deuxième (ma préférée), El Exhibicionista, met en scène une
française cherchant un exhibitionniste dans les lieux touristiques de
Barcelone. Ce texte est plein de références littéraires et d’images
cinématographiques. La première apparition de l’exhibitionniste se produit au
jardin du Luxembourg à Paris, près de la statue de Mendès France. Sa recherche
permet de parcourir les rues de Barcelone de façon des plus intimes. Et la
chute du récit est remarquable.
La troisième a une signification
plus politique (certaines références m’ont échappé) et la quatrième est un
hommage à Marylin Monroe et m’a lassée.
La difficulté de lire en bilingue
est que je lis une ou deux pages par jour : j’ai une lecture un peu hachée
et il est difficile de parler du livre. L’intérêt de cette édition réside dans
les notes du traducteur qui permettent de souligner certaines habitudes de
Montalbán et de mettre en valeur certaines figures, comme celles des femmes à
la chair molle par exemple. J’ai réalisé à quel point il s’agissait d’une
lecture difficile en raison des références à l’histoire et à la culture
espagnoles et barcelonaises et cela a constitué pour moi un problème dans
certains cas. Il me semble que les romans policiers habituels de Montalbán n’ont
pas cette difficulté.
Ces nouvelles baignent dans un
climat de nostalgie et de déception tout à fait caractéristique et plein de
charme. C’est ce que j’ai préféré.
Barcelone depuis le parc Güell. M&M |
Una pequeña estatua, pero muy
digna, muy pulcra… como sin duda era el señor Mendès France. Pero Pierre no
estaba solo. A su lado había un hombre, con los pies firmes sobre el césped,
con los brazos cruzados sobre su gabardina, cubierto con un sombrero de fieltro
beige y una sonrisa de éxtasis en el rostro, los ojos casi cerrados… como si
estuviera gozando muy profundamente por algo que se estaba contando a sí mismo,
o recordando.
Une petite statue, mais très
digne, très délicate… comme sans doute l’était monsieur Mendès France. Mais
Pierre n’était pas seul. À son côté, se tenait un homme, avec les pieds bien
posés sur la pelouse, avec les bras croisés devant la gabardine, coiffé d’un
chapeau de feutre beige et un sourire d’extase aux lèvres, les yeux presque
fermés… comme s’il était en train de jouir intensément de quelque chose qu’il
était en train de se raconter à lui-même ou qu’il se rappelait.
Merci pour ta participation !
RépondreSupprimerCes nouvelles ont paru en français dans le recueil Le petit frère que je viens de lire.
Comme par hasard ! J'irai lire ton billet bientôt alors.
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