Daphné du Maurier, Le Monde infernal de Branwell Brontë,
traduit de l’anglais par Jane Fillon, publication originale 1960, publié en
France chez Phébus.
J’achève mon parcours au sein de
la Brontë family par cette biographie
consacrée au frère, le génie raté au destin lamentable. Cette biographie est
donc aussi le récit d’une autodestruction.
Je ne vais pas répéter ici les
éléments biographiques (la page Wiki ne le fait pas très bien, mais je n’aime
pas re-raconter et paraphraser), mais sachez que cet essai repose sur le
maniement d’un matériau colossal, à l’intérieur duquel du Maurier circule avec
finesse et intelligence.
Je trouve que du Maurier fait extrêmement bien ressortir les différents tenants et aboutissants de cette personnalité complexe, à la créativité foisonnante, mais incapable d’être assez constante pour aboutir à quoi que ce soit de concret. Elle cite de nombreux manuscrits, poèmes, lettres et extraits de roman pour évoquer le monde intérieur de Branwell, partagé en grande partie par ses sœurs. Cela lui permet de montrer le processus créatif qui opère au sein de la famille et de suivre le fil ténu qui relit toutes les œuvres de Charlotte, Emily et Anne.
Cependant, le « jeu » continuait, plus puissant que jamais. Y penser avait ensoleillé bien des journées moroses, d’autant plus que ses camarades et professeurs se transformaient sous sa plume en personnage de roman… à leur insu, bien entendu.
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| Le presbytère de Haworth (aujourd'hui un musée). Wikipedia. |
Du Maurier restitue aussi la réalité de la vie de toute la famille. On s’imagine souvent les sœurs recluses dans un presbytère sur la lande, alors qu’elles travaillent, voyagent, vont et viennent, entretiennent de longues correspondances et participent pleinement à leur société. Emily, cette fille de haute taille, parcourt la lande avec son dogue, Anne travaille activement et Charlotte prend en main l’opération éditoriale, en étant le pivot industrieux de la famille.
Il avait déçu un père qui
l’adorait ; déçu une sœur qui avait été la plus chère compagne de son
enfance : c’était leurs reproches muets, leurs soupirs étouffés qui
faisaient le plus souffrir sa conscience. Anne représentait pour lui un lien
avec Thorp Green et Emily… Emily ne le plaignait ni le condamnait ; elle
avait ce tact suprême de sembler ne s’apercevoir de rien.
L’avis de Lili et de Miss bouquinaix.
Les liens vers mes billets pour
les différents romans – je n’ai pas lu les poèmes :
Emily Brontë : Les Hauts de Hurle-Vent






