Retour à Londres ! Après la petite visite de la National Portrait Gallery, allons visiter la Tate Britain à la découverte de la peinture britannique (très instructif quand on n'y connaît rien).
Commençons il y a longtemps, avec ce portrait d'une jeune femme datant de 1569 (école anglaise). Elle est un peu figée, mais la petite toque à plume, les manches en tissu à fleurs, la robe rouge, tout n'est pas si loin de nous.
Ce tableau de J. Highmore représente Mr Oldham et ses invités (1735-1745) : une soirée typique entre mecs, pardon, entre bons bourgeois sérieux. Du tabac et du vin.
Le musée expose une série d'oeuvres (encre et aquarelle de William Blake). Ici, Newton (1795-1805). Le savant est représenté musclé, dans la nudité héroïque de la Grèce antique (coucou Winckelmann). J'aime beaucoup aussi la représentation des mousses et lichens sur le rocher, entre animaux, monstres ou art abstrait. L'ensemble est très mystérieux et fascinant.
Autre artiste représenté, Constable, avec des oeuvres pour certaines très connues. Ici, une esquisse pour la toile Haleigh Castle (1828-29). Le ciel tourmenté avec ses flammèches blanches, les ruines mystérieuses, la nature sauvage... romantisme nous voilà !
Plusieurs peintures relèvent de la peinture troubadour et plongent dans un Moyen Âge merveilleux. Cette toile de J. E. Millais s'intitule Mariana (1851). Oui, la tapisserie fait mal au dos quand on la pratique trop longtemps. Et puis, cela permet de représenter une belle silhouette en S, faisant ressortir la poitrine et les fesses, dans un bleu outremer vibrant somptueux.
Pour mémoire, mon billet sur la peinture victorienne (exposition de 2013-2014).
Les délices du bord de mer. W. Dyce représente Pegwell Bay. Kent. Souvenir du 5 octobre 1858. Vu de près, le tableau est un chef d'oeuvre : le miroir de l'eau sur le sable à marée basse, les petits points noirs des algues et des rochers, le camaïeu de gris entre les falaises, l'eau et le sable et la tache rouge d'un vêtement.
Cette peinture a un petit côté nordique (on en voit d'assez proches dans les musées de Berlin ou d'Helsinki). George Clausen est bien anglais, la toile s'intitule Yeux bruns (1891). Magnifique portrait d'une petite fille. L'herbe et les cheveux donnent lieu au même traitement en traits rapides, le vêtement marie tous les blancs possibles. Et ces joues rouges ! Et ces yeux bruns profonds fixés sur on ne sait quoi !
Nous basculons dans la modernité avec ce cheval bleu et ces silhouettes schématiques: Le Cheval du fiacre (en cours d'attelage), par R. Bevan, toile de 1910. De grands aplats colorés et du pointillisme sur le sol, des taches de lumières sur les murs, un sujet en mouvement qui semble flotter... oui, c'est le XXe siècle !
Tableau simple et touchant: E. R. Frampton, Bretagne 1914, peint en 1920. Presque pas de profondeur, mais les couleurs pâles et douces de l'arrière-plan contrastent avec les deux silhouettes de devant aux couleurs franches. Les visages sont aveugles... le silence.
(pour mémoire, un billet sur les peintures représentant la Première guerre mondiale)
Une aide entière est consacrée à Turner. Des dizaines de toiles à admirer ! Ici : Apollon et Python (1811) où l'on voit que Turner réussit merveilleusement à fondre le monstre dans la nature (ou l'inverse). Ces tableaux comportent ainsi souvent des silhouettes inquiétantes difficiles à identifier, se distinguant à peine des troncs d'arbre. Le corps blanc, nu et lisse d'Apollon se détache sur cette nature sauvage et informe, humide, aux formes contournées. Au centre, Matin glacé (1813), pour la réussite avec laquelle Turner rend la lumière d'hiver quand il faut très beau, mais très froid. En bas, Le Palais de Caligula (1831) un fantaisie architecturale en ruine dans une lumière onirique.
Voilà. Qu'attendez-vous pour y aller aussi ?
J'adore ce musée ! J'y ai passé des heures, dont presque une heure dans la salle des préraphaëlites :) Par contre l'accrochage n'est pas génial, c'est dommage
RépondreSupprimerEt quand j'y suis allée, il y avait une souris à la cafétéria aussi.
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