La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 10 août 2015

Il avait assez de sang sous ses chaussures pour repeindre le Louvre du sol au plafond.

Brigitte Aubert, Freaky fridays, 2012, éditions La Branche, collection "vendredi 13".

Un petit polar où ça dézingue à tout va.
Mamie Hélène, paisible retraitée de Deauville, apporte un gâteau d'anniversaire à la petite fille de la riche famille d'à côté quand deux tueurs descendent tout le monde. La mamie s'enfuit, mais se révèle douée de ressources surprenantes. Déguisements, faux papiers, armes, réflexes professionnels, c'est une tueuse qui arpente les rues de Deauville pour sauver sa peau et tirer l'affaire au clair.

Deux gnocchis à la place des yeux, un spaghetti dans le slibard. Mais une grosse puissance de feu.

Le plaisir pris à la lecture de ce roman provient du délicieux décalage entre l'image de petite vieille inoffensive à qui chacun souhaite rendre service et la rencontre détonnante avec des tueurs russes, la Mafia et les espions américains. Le grand film de gangsters s'invite chez une retraitée respectable et c'est assez réjouissant d'autant que la fausse mamie Hélène hésite entre les plaisirs des bons petits gâteaux et la satisfaction de retrouver ses réflexes d'antan en fumant quantité de cigarettes et en buvant une mignonnette de vodka.
Le Casino Barrière à Deauville.
Photo de Le Bris prise sur le site de l'office du tourisme.

Il n'y avait pas de portillon électronique à l'entrée. Ils avaient donc pu entrer enfouraillés. Pas avec les fusils ayant servi au massacre, certes, mais ils pouvaient avoir leur artillerie perso sur eux. Plus personne ne dit enfouraillé, ma vieille, ça date. Tu es bonne pour faire du strip intégral aux Noëls des maisons de retraite.

On peut trouver que l'intrigue n'est pas très serrée et trop légère et que l'écriture révèle peu de surprises, mais l'ensemble du roman m'a bien fait sourire. Je le trouve plutôt très réussi.
L'avis de Clara.


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