La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 12 août 2015

Je l'aime et je souhaite lui offrir tout ce qui est en mon pouvoir, mais elle me refuse.

Alaa al-Aswany, Chicago, traduit de l'arabe par Gilles Gauthier, parution originale en 2007.

Un riche roman au début un peu lent, mais qui s'est avéré assez prenant.

Le roman se penche sur une petite communauté d'Égyptiens vivants à Chicago, autour du département d'histologie de l'université. Il y a les étudiants qui ont une bourse de leur gouvernement qui font des efforts d'adaptation, celui qui gravit les échelons des services de Sécurité égyptiens, les professeurs qui ont préféré l'exil doré aux manigances locales... Ils ont fuit l'Égypte, sa dictature, sa corruption et sa misère tout en étant plus ou moins bien acceptés par les Etats-Unis – on est après 2001.
J'ai eu du mal à démarrer le livre, car il commence par les portraits des différents personnages un peu difficiles à distinguer. Mais j'ai ensuite trouvé que la palette était très réussie. L'auteur parvient à décrire les différents sentiments éprouvés par ces exilés selon leur culture et leur génération sans caricature ni dans un sens ni dans un autre. À cet égard, le personnage de Cheïma, paysanne très croyante et brillante étudiante découvrant la vie en Amérique, me semble particulièrement réussi. Le roman dresse finalement un double constat désabusé sur les deux pays et donne un portrait très intéressant de l’Égypte contemporaine. À lire pour mieux connaître ce pays !

H. Callahan, Wells street, Chicago, 1949, Centre Pompidou, RMN.
Sous couvert d'explications neutres, le ton est très souvent ironique, ce qui rend la lecture très agréable. L'auteur semble éviter de prendre parti, d'approuver ou de condamner, tout en étant visiblement attaché à certains de ses personnages.

Il se mit à agiter les mains, prit de grands airs, puis se lança, dans son anglais de cuisine, en élevant et en abaissant la voix pour impressionner les auditeurs, comme s'il prononçait un discours du Parti national démocratique.

P. S. 1 On peut faire connaissance avec Jack le super lapin.

P. S. 2 Maintenant je peux faire comme tout le monde et lire L'Immeuble Yacoubian.

L'avis de Solal et de Miss Alfie.

8 commentaires:

  1. Tu me rappelles, là, que je veux lire cet auteur depuis;.. Oui, même l'immeuble Yacoubian!

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    1. Ah mais je ne suis donc pas la seule ! C'est presque réconfortant.

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  2. Je viens de relire ma chronique : visiblement, je l'avais trouvé intéressant, mais mon souvenir est beaucoup plus partagé... Ce n'est pas un livre que je conseille bizarrement...
    Du décalage entre nos émotions premières de lecture et nos souvenirs quelques années plus tard...

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    1. Je viens de voir ta chronique. L'intrigue n'a rien de révolutionnaire en effet, c'est plutôt une tranche de vie. C'est aussi un livre assez lent, ce qui peut expliquer que l'on a du mal à s'y plonger.

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  3. J'en ai vu une adaptation théâtrale que j'avais bien aimée, mais dont il ne me reste pas grand chose... je devrais pouvoir sortir le livre de mes étagères, alors. ;-)

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    1. Ce livre ne semble pas laisser grande empreinte... je verrai bien ce qu'il en est.

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  4. Bon, moi j'ai lu "L'immeuble Yacoubian" comme tout le monde et j'avais aimé cette multitude de personnages attachants. Je ne sais pas trop pourtant si j'ai envie d'en lire un autre.

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    1. J'ai bien envie de lire L'Immeuble Yacoubian maintenant.

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