Je voyage. Je suis au Québec (c'est trop la fête !). Je vous laisse donc avec de la poésie québécoise.
Émile Nelligan, Poésies complètes. 1879-1941
Le Vent, le vent triste de l’Automne
Avec le cri qui sort d’une gorge d’enfant,
Le vent de par les bois, funèbre et triomphant,
Le vent va, le vent court dans l’écorce qu’il fend
Mêlant son bruit lointain au bruit d’un olifant.
Puis voici qu’il s’apaise, endormant ses furies
Comme au temps où jouant dans les nuits attendries
Son violon berçait nos roses rêveries,
Choses qui parfumiez les ramures fleuries !
Comme lui, comme lui qui fatal s’élevant
Et gronde et rage et qui se tait aussi souvent,
O femme, ton amour est parallèle au Vent :
Avant de nous entrer dans l’âme, il nous effleure ;
Une fois pénétré pour nous briser, vient l’heure
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