Max Aub, Crimes exemplaires, traduit de l’espagnol par Danièle Guibbert,
parution originale 1957.
Vous n’avez jamais rêvé de tuer
quelqu’un ? Simplement, froidement, sans remords, pour une peccadille, un
trois-fois-rien et de raconter l’anecdote entre le fromage et le dessert ?
Le recueil d’Aub se présente comme une succession de récits très courts (d’une
ligne à deux pages), glaçants, noirs, très noirs – donc drôles bien sûr. C’est
le criminel qui raconte, il s’est fait prendre ou non, il regrette ou non, le
geste lui a échappé ou était bien réfléchi. C’est un délice amer.
La réussite provient du décalage
entre le ton élégant de la conversation, la simplicité de certaines tournures
et le contenu. Ce sont des crimes si ordinaires qu’on ne les voit presque pas
passer.
Il niait m’avoir emprunté le quatrième tome…
Et un trou dans les tripes aussi grand qu’une niche.
Piero della Francesca, détail de Saint-Michel, 1469, Londres National Gallery, M&M |
- Je ne l’ai pas fait exprès.
(Moi non plus !) C’est tout
ce que parvenait à répéter cette imbécile devant le pichet en miettes. C’était
celui de ma sainte mère qui est au paradis !
Alors je l’ai mise en pièces. Je vous donne ma parole, jamais je n’avais pensé jusque-là à la loi du talion. Ce fut plus fort que moi.
Alors je l’ai mise en pièces. Je vous donne ma parole, jamais je n’avais pensé jusque-là à la loi du talion. Ce fut plus fort que moi.
Un petit air de catharsis !
RépondreSupprimerTremblez emprunteurs de livres indélicats !
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