La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 28 janvier 2016

Il fallait agir. Elle agit.

Maurice Leblanc, L’Île aux trente cercueils, 1919.

Au début du roman, nous faisons connaissance avec l’héroïne, Véronique d’Hergemont qui a vécu plusieurs drames familiaux. Quatorze ans plus tard, en 1917, elle suit une trace en Bretagne et finit par arriver à une petite île, Sarek, appelée aussi Île aux trente cercueils, entourée de récifs dangereux et bordée de falaises noires. À son arrivée, elle assiste à un véritable massacre : son fils François, qu’elle croyait disparu, tue sous ses yeux son père et presque toute la population de l’île. Véronique commence ensuite une errance dans l’île.

Le décor est celui de cette île sauvage, où se dressent des ruines, des menhirs et des dolmens. L’atmosphère est celle d’une malédiction séculaire, remontant aux druides, avec sacrifices humains. Mais le méchant de l’histoire, Vorski, est diabolique et se sait appelé par le destin. C’est donc un livre très noir et violent, éclairé par seulement deux lueurs : un petit chien appelé monsieur Tout-Va-Bien et l’espoir d’un enfant, celui d’être sauvé par un héros miraculeux, nommé Arsène Lupin. C’est donc un roman d’aventures, sous le signe du mystère et de la machination. Lupin n’apparaît qu’à la fin pour réintroduire l’humour et la rationalité dans ce monde de légendes et de violence.

Un bout de Bretagne.
Les événements horribles auxquels depuis quelques jours elle assistait avec effroi semblaient en provoquer d’autres plus terribles encore, qu’elle attendait comme un ouragan que tout annonce et qui va tout emporter dans sa course vertigineuse.

J’ai beaucoup aimé ma lecture. Les événements se suivent à un rythme rapide, avec de nombreux retournements de situation. Les personnages sont réussis, les gentils ne sont pas trop mièvres, Vorski est un fou délirant, plein d’ampleur et le décor est spectaculaire.
Un bémol cependant. Le roman chante la puissance des mythes celtes (= gaulois, le roman a été écrit en 1919 – la Bretagne, c’est toute la France), mais s’accompagne d’une germanophobie pénible (Vorski étant le SuperBoche = on est en 1919 – soupir).

L’avis de gris-bleu, l’avis de la Citadelle des livres et un article pour savoir où se situe Sarek


4 commentaires:

Sandrine a dit…

J'ai connu ce livre grâce à la série télé quand j'étais petite (j'avais 10 ans). C'est une série qui m'a durablement marquée, jusqu'à aujourd'hui. Je n'ai jamais oublié les vieilles folles (dont une se fait crucifier quand même) et les yeux exorbités du comte Vorski. Le jeu sur les deux fils me faisait peur et je trouvais le visage du méchant fils vraiment cruel.

nathalie a dit…

Tout ce que j'ai vu d'Arsène Lupin à la télé était très joyeux et n'avait rien à voir avec certains des romans qui sont très noirs (comme celui-ci ou 813).

Hélène a dit…

Je l'ai lu dans ma jeunesse, tu me donnes envie de le relire !

nathalie a dit…

C'est une totale découverte pour moi et un grand plaisir de lecture.