La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



dimanche 5 février 2017

Ernest Pignon-Ernest

Cet hiver se tenait à Nice une exposition Ernest Pignon-Ernest. Un artiste dont le nom me parlait vaguement pour des œuvres de rues, des sérigraphies apposées sur des murs, mais rien de plus. J’ai donc décidé de tenter l’aller et retour à Nice dans la journée (5 heures de train donc).
Et ce fut une découverte intense ! Un art très impressionnant, qui pénètre les tripes (10 ans d’histoire de l’art n’empêchent pas une certaine simplicité).
Et on pouvait faire des photos !



Pour chaque projet, l'exposition présentait les dessins préparatoires qui montrent comment Pignon-Ernest met peu à peu au point ses images. Une très grande qualité de dessin, héritière des traditions anciennes : le dessin de nu et les drapés, la pierre noire et le pastel, la fréquentation intime des oeuvres classiques. Des sérigraphies étaient également exposées, ainsi que de nombreuses photographies des mises en situation. Ces oeuvres sont impressionnantes par leur qualité de réalisation, par leurs grandes dimensions qui font qu'elles s'imposent au spectateur et par leur installation définitive au coin d'une rue, sur un mur, dans le quotidien et par la répétition d'un même motif. Le papier sur lequel elles sont réalisées se dégrade peu à peu et s'incorpore au mur jusqu'à disparaître.


Première section : la série Linceul destinée à la prison Saint-Paul de Lyon en 2012.

C'est également un art qui rend hommage à la peinture italienne du XVIIe siècle, notamment dans cette série d'oeuvres placées dans les rues de Naples. Caravage est là ! David montrant la tête de Goliath (avec la tête de Pasolini), Méduse...  Tout la beauté et la richesse du baroque de la ville de Naples réinterprétées ici.


D'après Lucas Giordano et un tableau représentant une épidémie de peste, ou quand un cadavre sort des soupirais de Naples ou qu'un homme emporte un corps sur ses épaules (1988). Le tout est grandeur nature, c'est très saisissant.



Une série saisissante d'oeuvres destinées à des cabines téléphoniques de Lyon et de Paris (1996-1997) : Derrière la vitre illustrant la solitude et l'angoisse en milieu urbain.



Je ne montre pas tout. Il y a une magnifique série d'oeuvres placées à Soweto 2002, une série consacrée à Jean Genet, une autre aux morts de la Commune, une autre à la défense de l'avortement. D'autres sont simplement destinées à faire sourire comme ces musiciens aux fenêtres.


Concert Baroque (en hommage à Alejo Carpentier), Uzeste, 1982 :


Bonus : j’ai découvert Nice dont je ne connaissais que la gare et j’ai a-do-ré. C’est une ville italienne (on y parle italien et donc on me prend pour une touriste anglaise), avec pizza sur la plage, fruits confits, tomates séchées au marché et crèches dans les églises. J’y retournerai.


2 commentaires:

mrs pepys a dit…

Ce billet arrive à point nommé : une exposition de l'artiste se tient dans une commune voisine, et j'hésitais un peu, non seulement pour moi, mais aussi pour y emmener des élèves. Désormais la visite s'impose ! Merci !

nathalie a dit…

J'espère que cela te plaira autant que moi, j'ai vraiment beaucoup aimé.