Ray Bradbury, L’Homme illustré, traduit de l’américain
par C. Andronikov et Brigitte Mariot, parution originale 1951.
Un recueil de nouvelles qui m’a
déçue, du moins au début. Les premières histoires notamment m’ont peu
intéressée, alors que la deuxième moitié du recueil est plus forte. Je crois
qu’il faut un peu trier. Les nouvelles relèvent d’une SF tranquille où
l’exploration spatiale est entrée dans les mœurs – il y a des Terriens partout,
quelle catastrophe. Donc petit résumé du meilleur :
Les récits liés à l’Homme
illustré relèvent du fantastique et sont très réussis – ça fait peur.
Je note une planète où se sont
enfuis les noirs loin de l’oppression des blancs.
Une autre planète, Vénus, où il
pleut en permanence. La description de la pluie qui rend fou est excellente.
Une excellente nouvelle (qui
rappelle un certain roman de Bradbury) où les humains ont exilé sur la planète
Mars tous les auteurs et toute la littérature avec leurs créatures fantastiques
parce que c’est vraiment trop inquiétant.
Une autre nouvelle où un Martien
qui lit des livres s’imagine que lire des magazines de science-fiction pendant
toute sa vie rend les Terriens invulnérables (c’est un assez bon récit). La
scène de l’accueil des Martiens m’a rappelé Mars
Attack en pas drôle.
Une ville intitulée Vengeance –
très effrayant, c’est très réussi.
Une nouvelle qui rappelle un roman de Ballard.
Des roches étranges (mais vendéennes). |
Il est souvent question de la
guerre et de la capacité des humains à tout détruire, mais le consumérisme et
la civilisation des loisirs apparaissent tout aussi dangereux pour l’humanité
que l’arme atomique. Finalement, mon impression est plutôt positive !
La pluie persistait. Une pluie
drue, incessante, moite et brumeuse. C’était tantôt une bruine, tantôt une
grosse averse, ou alors il tombait des cordes. Parfois, elle vous cinglait les
yeux, vous aspirait comme un courant sous-marin ; une pluie à noyer tous
les autres… jusqu’au souvenir qu’on aurait d’elles. Elle tombait par litres,
par centaines de mètres cubes. Elle hachait la jungle, sectionnait les arbres,
tondait l’herbe, burinait le sol et dénudait les broussailles. Elle réduisait
les mains des hommes à la dimension d’une vieille patte de singe. Elle avait la
consistance du verre et ne cessait jamais.
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