Gyrđir Elíasson, Les Excursions de l’écureuil, traduit de
l’islandais par Catherine Eyjólfsson, parution originale 1987, édité au Québec
par La Peuplade (avec une très jolie couverture).
Un curieux petit livre.
Le narrateur est un petit garçon
dans une maison au bord des marais. Il fait des bêtises, ne semble guère aimer
ses parents et voit des animaux partout (des biches sur la nappe, des
chauve-souris dans les sacs de toile). Il a l’air étrange… Un jour il dessine
un écureuil et devient un écureuil. Il quitte sa maison et gagne une ville où
les êtres humains ont tous été décapités. Bernard, le saint-bernard est
pompier, l’ours est brocanteur, il devient ami avec un chat collectionneur de
machines à coudre…
Un matin, alors que, sorti sur le trottoir dès le réveil, l’écureuil s’apprêtait à faire le signe de croix, ses yeux tombèrent sur une bosse inconnue tout au fond du jardin. Il se signa à la hâte et s’approcha avec hésitation du petit tas, qui s’avéra être une taupe morte, à moitié enterrée, le museau en premier.
C’est un étrange roman, dépourvu
d’affects ou d’introspection psychologique. Les motivations inconnues des personnages
sont inquiétantes. De ce fait le lecteur ne sait jamais où il se situe, dans le
rêve, dans la réalité, dans un univers fantastique, dans l’effrayant ou le
normal (c’est très habilement fait). Pourtant rien de réellement inquiétant
n’advient, mais le lecteur est tout de même perdu et hésitant. Bien sûr toute
la seconde partie est perturbante, avec ce héros écureuil, mais la première ne
l’est pas moins, avec ses phrases courtes et ses descriptions d’objets
familiers, mais évoqués d’une façon tout à fait déstabilisante.
Un roman envoûtant, qui vous
laisse un petit goût de malaise.
Peu après, une énorme pastèque le
dépassa en roulant dans le caniveau pour disparaître dans une bouche d’égout. À
part cela, il ne se passa rien.
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