La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 1 juin 2018

Une brève monographie sur les queues des chevaux de fiacre.

Les Avatars de Sherlock Holmes, nouvelles traduites de l’anglais par Frédéric Brument et Jean-Paul Gratias, édité en France par Payot.

Sherlock Holmes n’a pas limité son apparition aux romans de Conan Doyle. Mark Twain, Joyce Carole Oates (dans l’excellent Maudits), Maurice Leblanc, Isaac Asimov se sont saisis de lui et de son immense intelligence (supposée). Ce petit volume rassemble des nouvelles qui sont autant d’hommages parodiques au grand homme, à sa méthode déductive, à son arrogance insupportable, à ses incohérences. Ce qui est intéressant, c’est que la première parodie date de la première aventure de Holmes ! À peine né, déjà consacré ! Rien que ce détail permet de comprendre l’immense célébrité de ce héros de papier.

- Mais, et Moriarty alors ?
- Cette personne n’existe pas, dit-il. C’est juste une marque de porridge.

Le recueil est très distrayant. Il vaut toutefois mieux éviter de lire toutes les nouvelles d’affilée, car elles ont tendance à se ressembler. Je note que l’humour vise également Watson. La bonne idée, c’est que plusieurs récits ont pour sujet la relation houleuse de Conan Doyle avec Holmes – la littérature mise en abyme. Et ça, c’est pas mal du tout.
 
Quelque part à Londres.
Nous étions au club, assis autour du feu, le vieux général Malpus, Driscoll le bâtonnier de l’ordre, le jeune Freddie ffinch-ffinch et moi-même, quand Adrian Mulliner, le détective privé, lâcha un petit rire sous cape. Cette scène se déroulait, bien sûr, dans le fumoir, où les rires sous cape sont tolérés.
  
Textes de : James M. Barrie 1891 ; P. G. Wodehouse 1958 ; E. F. Benson et Eustace H. Miles 1903 ; A. A. Milne 1903 ; John Kendrick Bangs 1908 ; Stephen Leacock 1916 ; Robert Barr.

Merci Magali pour la lecture.

4 commentaires:

claudialucia a dit…

Selon la formule, le cinéma est plus vrai que la vie ! Mais c'est vrai aussi de la littérature. Les personnages sont vivants pour les lecteurs mais pour leur créateur aussi !

nathalie a dit…

Il est bien connu que Holmes a collé aux doigts de Doyle comme le sparadrap du capitaine Haddock.

ysa a dit…

quel est le titre anglais ? Pg Woodhouse c'est plutôt hyperhumoristical.Si le reste est de meme facture, alors là

nathalie a dit…

Ah je n'ai pas gardé le recueil. Il existe deux volumes d'anthologies chez Payot, sachant que l'hommage moqueur à Sherlock Holmes est un genre en soi.